Et nous revoilà parti, non plus pour Tanger mais pour les Colonnes d’Hercule. Bref, Tanger ou Gibraltar, il s’agit de sortir de la Méditerranée. Je ne sais pas grand chose sur ce fameux détroit. 14 km de large, mais est ce le minimum et à quel niveau ? Et quelle profondeur ? Ah mais cela, c’est sûrement les deux seules questions auxquelles je peux répondre, il me suffit de regarder la carte que j’ai sous les yeux.
Alors, la réponse : un peu moins de 8 milles entre Punta Cires et un point à l’est de Tarifa et des fonds de 600m à cet endroit. J’aimerai bien que Jean Pierre Feral me conte une histoire sur ce détroit.
Il me semble avoir lu que quand la Méditerranée s’est remplie, les océans ont baissé de 30cm est-ce possible ? A quelle époque la mer méditerranée a-t-elle amorcée ses premiers contours ? Est ce la première mer de notre terre avant la formation des continents? Y a-t-il bien une épaisse couche de sel au fond ? et encore et encore ? elle est si passionnante cette mer, ses fonds sont si impressionnants ?
D’un coup, j’ai envie de tout savoir sur elle ! Car c’est encore loin d’être fait, mais cela finira par arriver, on va la quitter. Depuis 1991, où elle ne m’as pas laissée entrer facilement, je n’en suis plus sortie. Et pourtant, c’était juste Marseille qui m’avait séduite. Plus exactement, c’est Marseille qui me paraissait LA ville, LE PORT pour Thalassanté.
Parce que la Méditerranée vue de la Bretagne, c’était une une baignoire, une grande pièce d’eau morte, car il n’y a pas de marée, enfin des marées, des vrais, qui sont telles qu’elles rythment nos jours, qui sont un sujet de conversation, on l’on cherche à connaître son coefficient, où l’on devine le moment de l’étal par le calme bien particulier que ce moment procure, une marée qui créé des marées humaines quand il s’agit de grande marée, une marée qui donne à manger, une marée qui rends la limite terre mer indéfinissable, une marée qui emporte les mourants au jusant et font naître les enfants au flot. Une marée qui va plus vite qu’un cheval au galop, une marée comme à Saint-Malo, 15 mètres de marnage, et oui, imaginer 15m de dénivelé dans la Baie de Marseille, ca réveillerai du monde ! et là, on pourrait parler de culture maritime.
Car pour moi, la différence entre la culture maritime en Méditerranée et celle de la façade Atlantique ou en Bretagne, provient des effets de la marée. Alors, c’est d’accord, il y a des marées en Méditerranée, mais qui s’en rend compte !
Le vent a adonné, nous sommes au cap direct, nous avions oublié que cela arrivait, et en plus un coup de spi asymétrique. Cela parait extraordinaire. Mais oui, Karine est arrivée, elle nous porte chance et c’est une grande chance de l’avoir à bord (elle a du me lire car elle sort de sa bannette). Qu’elle prenne quelques repères sur le bateau et hop au boulot ! discuter, projeter, comparer, imaginer, associer éducation formelle et non formelle pour une musique maritime capable d’endiabler tous les programmes scolaires de la terre.