Ce fut pendant le quart de Gilbert que le jeune mini calamar géant faisait son apparition discrète tout d’abord sur le pavois tribord.
Gilbert, installant la retenue de bôme surpris le calamar en train de se prélasser sur le pont. Gilbert, circonspect, observa le calamar sans plus. Il pensa juste au déjeuner du lendemain, mais laissa sympathiquement le dit calamar à sa dernière sieste. Le quart suivant, Véronique partant en ballade sur le pont pour aller voir le génois, s’inquiète de la présence d’une méduse sur le pont. Me faisant part de sa découverte et étant personnellement peu amatrice de ce genre de bestiole, nous décidâmes de concert d’armer Véronique d’une paire de gant mappa rouge afin de délivrer le pont d’un tel ennemi potentiel. L’expédition « mission percington » fut donc composée de Véronique, habillée d’un seul gant rouge dans la main droite suivi de près par Claire. Là, la magie s’opéra. La méduse se transforma en un joli petit calamar étalé de tout son long, l’oeil vif et rieur de la bonne blague.
Anthony, l’oeil rivé obsessionnellement dans le sillage du bateau, à l’affût du thon au bout de la ligne de pêche, compris aussitôt l’intérêt du calamar pour, enfin, espérer appâter le poisson rêvé. Claire, de son cote, espérait le dit calamar dans la poêle légèrement huilée et frotté largement auparavant avec une gousse d’ail. Ce goût du calamar lui rappelait, la larme à l’oeil, de lointaines navigations en solitaire. Le calamar ne savait plus ce qu’il faisait là, gisant médiocrement dans le fond d’un récipient banal, frustré de ne plus entendre les discussions à son propos, le couvercle de la glacière s’étant refermé brutalement sur lui. Véronique orienta l’issu du suspens. En effet, elle précisa avoir entendu Anthony demander tout haut et tout simplement la venue d’un calamar pour sa pêche. Donc, nous en avons déduit que c’était le calamar d’Anthony. Aussitôt, le calamar se retrouva en bout de ligne, côte à côte avec l’hameçon. Il avait retrouvé l’océan et sa raison d’être. Mais la ligne fut remontée par Anthony !!! Plus de calamar, plus d’hameçon. Oh tristesse, le visage d’Anthony sombre, nerveux, prenant conscience de ce qu’il voyait comme un gachis de calamar ….. pour ma part, il y avait bien un heureux qui avait mangé le calamar, mais Anthony ne l’entendait pas comme cela quand il pensa à l’hameçon ! Il avait réussi a poser un percington !
Nous venons de changer d’heure locale à bord et sommes maintenant à TU-2.