Déjà le départ

Snif !! On quitte Gaspé demain. Comment résumer tant de belles rencontres.

Tout d’abord, il faut savoir que nous sommes arrivés, un soir à 0h. Afin de nous éviter de rester la nuit au mouillage, les douaniers sont venus à bord faire le dédouanement. Ils étaient très professionnels et conviviaux en même temps. On redoutait tant et tout s’est bien passé; L’équipage de Traidunion avec Julien étaient sur le quai. Nous rencontrions les premiers gaspésiens sans se douter de ce qui allait se passer. La première journée est un agréable souvenir. Dès que nous avions besoin de quelque chose, hop, miracle, la bonne personne avec l’excellente compétence était là. Mais le plus surprenant est un état que j’avais oublié. Après 18 jours de mer, on est totalement, pas à la masse, mais l’inverse : totalement déconnecté de la terre. Marchant sur du coton, surpris de voir les voitures, des magasins, restant planté plusieurs minutes devant un rayon pour chercher des éponges sans pouvoir assimiler rapidement tout ce que nos yeux voyaient. Ou la la, on s’excuse auprès des gens car on se rend tout de même compte de notre état de bizareté flagrante. Et puis chacun découvre quelque chose qui a fortement manqué, pour certains la douche, pour ma part le chant des oiseaux, pour d’autre un comptoir de bar. Le Club House, pardon, en français s’il vous plait, … est chaleureux.

Et puis, très rapidement, des rencontres. La Gaspésie est un endroit calme, attachant, gai, léger. Les glaces ont fondues depuis peu et, mis à part l’avantage pour la navigation, on regrette un peu. Et puis, tout va très vite, on revoit les équipages des autres bateaux, on se comprend, on parle, pardon ici, on jase, on raconte la traversée. Rapidement, on confirme que le plus important à bord, c’est l’ambiance, les relations. Tout est passionnant. Et puis ce soir, la, dernière soirée, une très belle fête, on a dansé, beaucoup dansé, mangé aussi, encore du homard, mais on a surtout dansé, chanté, dansé, comme si le mouvement, brusquement arrêté, reprenait comme une nécessité, comme une normalité.

Alors demain on part. Au revoir Gaspé. Gilbert continu sur TVA. On embarque quatre « cousins » gaspésiens : Odette et Gaston pour plusieurs jours, Paul et Jean Marc pour la journée. Comme cela, le départ ne sera pas un adieu. Ici, le bénévolat est une force gigantesque : Si vous avez des problèmes, venez à Gaspé, ils n’ont que des solutions. Et si, vous n’avez pas de problème, venez à Gaspé, car ils sont sans problème.

Merci, merci, merci, merci, de l’équipage de Thalassanté.

Canada

Tout a été très vite. Les calmes, le vent, encore des calmes, des baleines, des sauts de baleines, le froid, très froid et puis la terre ce matin, une douce température, le détroit de Canso à la voile, doucement, en glissant sans bruit, on découvre des maisons, des voitures, mais on est encore sur l’eau, mais loin de l’océan qui s’est évanoui loin derrière ces prémices de terres canadiennes; Cap sur Gaspé.

Bonjour du Canada.

L’équipage de « Thalassanté » en pleine forme.

On commence maintenait à penser à l’escale

Depuis hier après midi, le vent est revenu, la brume s’est envolée, nous filons bon train avec 15 noeuds de vent réel de NE. La température a bien fraîchie, on ressort les petites laines et même les grosses. Quel plaisir d’avancer sur une mer plate. lever de soleil sur un horizon dégagé, cela fait tout bizarre de voir loin. Tout va bien à bord. Ces nombreuses heures dans la brume, encalminés complet, nous aurons mis le plus loin du monde.

On commence maintenait à penser à l’escale. Sommes à 160 milles des terres.

A bientôt Claire

Grand calme étrange et magnifique

Depuis bientôt 24 h, nous sommes voiles affalées, enrobés d’une couche de brume laissant de temps à autre voir le ciel au zénith, se balançant selon deux rythmes qui s’alternent (piano et fortissimo), et don du ciel, trois oiseaux qui nous suivent, se rapprochant la nuit et venant survoler furtivement le pont et le cockpit du bateau. Trois petits oiseaux noirs, nous faisant penser à une sorte d’hirondelle, volant grace à de très rapides battements d’ailes perpétuels et alors, d’un bavardage hors du commun. De quoi avoir envie de rester ici des jours et des jours. Continuer la lecture

Lettre à Léonie

Bonjour Léonie et bonjour à ton entourage.

Alors, tu me demandes si ce n’est pas trop fatiguant de n’être que trois à bord ?

Et bien, il est sur que la navigation entre Marseille et La Rochelle où nous étions trois a été plus fatigante que celle effectuée depuis La Rochelle où nous sommes cinq.

Mais tout est une question de prise de rythme et pour cela il faut du temps. Donc, même à trois, au fur et à mesure que nous avancions, nous étions de moins en moins fatigués. D’ailleurs  nous sommes arrivées Yves, Julien et moi en pleine forme à la Rochelle alors que nous avions du mauvais temps. D’autres facteurs vont influencer la fatigue et notamment la température. Le froid est un grand consommateur d’énergie et je te parle de cela à l’heure où nous allons vers le froid dans les prochains jours. A suivre …

Léonie, tu me demandes si cela m’embête d’être la seule femme à bord ?

Et bien, je te réponds que j’apprécie beaucoup d’avoir la présence d’une autre femme à bord depuis La Rochelle. En effet, nous  avons embarqué Annabel pour La Rochelle les Açores alors que nous ne la connaissions pas du tout auparavant. Sa présence a été très agréable à bord. Il est vrai que nous avons beaucoup de réactions communes et que
cela m’a apporté un grand soutien. Annabel est repartie en France pour intégrer un stage professionnel. Continuer la lecture

Seconde lettre à Kenza

Pour Kenza élèves de l’école de l’Estaque Plage 2. Le 3 juin à 3 heures du matin, heure du bord (TU-3)

Chère Kenza, me voici de nouveau avec toi.

Alors tu me demandes ce que l’on pêche comme animaux marins ?

Et bien des thons. Nous en avions pêché trois depuis notre départ de Marseille et aujourd’hui aussi un très gros thon est venu se prendre au piège. Continuer la lecture

Le point de glace

L’après 50ème ouest. Tout a changé à bord. Tout est mieux. C’était déjà super alors vous imaginez. Ce 50W, appelé point « Glace » par Véronique, était comme un cap à atteindre, à dépasser. Point on ne peut plus virtuel car un méridien, si cela est très concret pour nous, il faut quand même se dire que l’on a rien « vu » de spécial. Mais nous avons trinqué à cette nouvelle « année » Continuer la lecture