10ème jour

Jour ensoleillé, marins ensommeillés, la vie est au milieu de l’Atlantique. Etre au milieu de l’Atlantique ou ne pas être. Cela pourrait être une question, si celle-ci avait l’occasion de se poser plus souvent. On sent bien que le « milieu » est important. On le dit, on l’écrit et on le chante. Sur la carte, on peut lire « Dorsale médio-atlantique ».

Et puis, on peut y découvrir des dômes : Dôme Olympus à 1730 mètres, Mont de l’Altair à 910 mètres seulement, et Mont Antialtair de l’autre côté de la dorsale.

La température de l’eau s’est stabilisée. La ligne de déclinaison magnétique est parallèle à la dorsale pour une valeur de 17°West en 1985 et depuis ce temps elle varie de 10’dans l’Est par an. C’est pour cela que l’humeur est à la chanson aujourd’hui sans bien comprendre pourquoi.

Et puis, il y a les mystères de cette nuit. Sous un ciel étoilé, mais complètement plein d’étoiles, avec une voie lactée qui nous éclaire comme un voile lumineux, deux fois de suite, tout le ciel s’est éteint, laissant seulement quelques coins ténus d’étoiles. Et hops, d’un coup, tout le monde est revenu. Pas de nuages, ce n’était pas une couverture nuageuse qui arrive et qui repars, non, d’un coup, comme un voile qui se créé et se dissipe sur place. Tiens, comme une lampe montée sur un variateur. Bon, le milieu de l’Atlantique porte aux interrogations. Les nuits sont parfois étranges, où rien n’est vraiment habituel. Même les dauphins ne ressemblaient pas à des dauphins, il y en a eu seulement deux, se présentant comme des torpilles éclairées, mais menant des trajectoires plus anguleuses que des dauphins, ne remontant pour respirer. Etait ce des requins ? Encore une question sans réponse.
Et puis, l’un des deux ou trois petits oiseaux noirs qui nous suivent la nuit, commençant depuis deux nuits à être un peu plus familier en survolant le cockpit, est venu effleurer mon nez, se poser sur la capote, tout cela en un instant si court, que l’on peut se demander si c’était vrai.

Ce matin, tout est tranquille, Louis et Yves discutent dans le cockpit construction de prame, Jean Marc bouquine et on commence à parler à l’intérieur du bateau et pour la 1ère fois projet pour 2009. Vous avez dit projets ? Non, on a juste vu que oui, on parlera projet.

Le bateau avance avec moins de vent et une mer toujours formée. Concluez que nous sommes secoués, et que pointons l’étrave vers le nord, histoire de stabiliser le bateau et d’aller chercher le vent;

Salut amical de l’équipage du milieu de l’Atlantique.

Claire