Tous à la plage

Le vent de sud ouest est arrivé. La mer du vent sans le vent s’est évanouie et nous en sommes tous soulagés.

On mesure à quel point se faire secouer est éprouvant pour notre système nerveux. Mais que faire sinon attendre que cela passe.

Nous sommes plutôt contents de nos options de cap, même si ces nombreuses heures à être brin balloté quasiment sur place nous ont un peu comme sonné, abasourdi, bref, un peu déglingué. Nous avons surtout dormi et beaucoup rêvé.

On est tellement bien maintenant, le bateau glisse harmonieusement sur cette mer tranquille. C’est la renaissance pour chacun de nous. Et premier, réflexe, aller à la plage arrière. La salle de bain a été inaugurée pour cette transat il y a plusieurs jours. J’avais prévu la veille et annoncé : demain je vais à la plage. Le lendemain, le thermomètre indiquait 26°C. Vrai pour vrai. Et aujourd’hui, avec une eau à 19°, on est tous passé au grand nettoyage. Hum, que c’est bon. Quand aux nouvelles des ablutions de ces messieurs, je peux vous dire qu’il y en a un seul qui se rase et que les deux autres tentent la barbe.

Bon, pour l’heure le spectacle est dans la cuisine : faut-il un, deux ou trois cubes de bouillon de volaille pour le potage aux lentilles ? La notice du bouillon est lue et relue jusqu’à maîtrise totale de l’opération. C’est que Louis nous a avoué que sa seule inquiétude pour son embarquement était toute concentrée dans les opérations culinaires à affronter. Après avoir suprêmement réussi ses lasagnes, il ne veut pas être désavoué pour son potage « les lentilles du monastère ». Alors suivre au plus près la recette, imprimée par les bons soins de Carole, est gage du meilleur résultat. Et ce sont des plats que Louis a déjà mangé chez lui. Décidément, ce bateau est vraiment fait pour poursuivre nos émissions de cuisine. Mais comment vous les faire parvenir en image ? Louis recommence la lecture de la recette. Jean Marc est au rapage de carottes. Nous avons encore de bons légumes frais du marché local de Halifax. Choux, carottes, pommes de terre, pommes, concombres, oignons et courgettes.

Le bateau glisse à 8 noeuds, cap vers le levant, il fait nuit, l’atmosphère est douce, nous sommes assez bien positionné entre la dépression et l’anticyclone, pas un seul cargo depuis plusieurs jours, et de nombreux oiseaux qui nous accompagnent … !

Clair