Les vents nous sourient toujours. Cela fait bien longtemps que nous n’avons été au près et nous nous y habituons fort bien. Quelques oiseaux « noirs et blancs » sont revenus.
Le dessous de leur corps est bien blanc à part les contours des ailes bordés de noirs. Ils sont encore plus beaux à voir évoluer maintenant qu’ils sont revenus. On commence à perdre le fil des jours. Sans le livre de bord, impossible de savoir quel jour de la semaine nous sommes. La vie est douce, les lectures nombreuses. Jean Marc a apporté à bord un livre autour duquel je tournais depuis 2004. Les livres de cuisine sont pas mal consultés. Ca y est, le rythme des quarts, des repas, des moments passés ensemble coulent tous seuls. Il n’y a que le vent et la mer pour nous sortir d’un ronronnement tranquille. le vent passe de 19 à 29 nœuds très rapidement, on repense à la nuit dernière où le plancton nous a offert un spectacle hallucinant; Nuit noire, nuit de nouvelle lune, chaque molécule d’eau déplacée brillaient d’un éclat intense. Imaginer cela sur une mer où les crêtes des vagues moutonnent, où les gerbes d’eau déplacées par l’étrave du bateau courent le long de la coque, où notre sillage avec la ligne des deux safrans forment deux rails lumineux, et où les dauphins viennent clore le spectacle, une fois par quart, histoire que tout le monde aient encore les yeux inondés de toutes ces étincelles. Au fait, on a changé de cap, le front est passé, on a empanné, cap sur l’Europe, cap sur Lisboa.