Les conditions de navigation ne s’arrangent pas. Vent changeant, courant changeant, ciel changeant passant du beau ciel d’été étoilé au ciel noir de St Malo. Ce matin les éclairs reprennent à terre. La terre, c’est la Crète. Seule distraction, pêche et chasse. Pour la pêche, il est même pas frais le poisson… Yves vient de trouver sous une main courante du pont un poisson volant de bonne taille. Je m’interroge rapidement, cru ou cuit?…
…quand, de près, on se rend à l’évidence qu’il est là depuis un bon moment. Donc la pêche va à l’eau. Et comme nous ne mettons pas de ligne à la traîne, la pêche est terminée. Côté chasse, l’animation est là. Hier déjà, nous avons été surpris de voir dans le ciel des oiseaux pas très marins. Donc ce sont des rapaces, oui, c’est bien cela. Ils sont quatre à tournoyer à côte du bateau, bien haut. Ce matin, je vois un de ces oiseaux foncer sur l’arrière babord, virer au dernier au moment et repartir bien haut. Il l’a échappé belle. C’est un petit oiseau entre le jaune et le vert, type canari, qui se réfugie sur notre bord. C’est à mon tour de partir à la chasse, avec mon appareil photo bien sur. C’est aussi l’occasion de discuter un peu avec quelqu’un. Cela fait plusieurs jours que nous n’avons vu aucun autre être vivant. Pas de dauphins, pas de baleine, pas de thon suiveur, alors j’ai un réel plaisir à échanger quelques moments avec lui. En navigation à deux, on fini par être très souvent seul, notamment la nuit et les matinées. Et la scène recommence. Le rapace retente son petit déjeuner. Essai infructueux. A nouveau, je retrouve mon copain. Bon, il est un peu farouche quand même et il n’aime pas trop se faire prendre en photo.
Nous suivons la côte nord de la Crète, tantôt à la voile, tantôt au moteur. Les éclairs grondent à terre, cela ne donne même pas envie de tenter un petit mouillage.
Claire le vendredi 11 septembre.