De Saint Martin à Panama

7 jours depuis notre départ. Quatre à bord. Trois nationalités. 2 filles et 2 garçons.

Une bonne recette pour de magnifiques moments dans cet espace qui ne peut pas ne pas nous faire penser à la Méditerranée. Mers au milieu des terres, toutes deux explorées par le talent des navigateurs, théâtres de guerres qui ont présidées aux frontières d’aujourd’hui, mers des grandes routes commerciales à une époque et qui, abandonnées un moment pour les grands océans, les ont retrouvées par la folle et terrible entreprise de création de leur canal : Suez et Panama.

Nous y voici donc. Une navigation de plus de 1000 milles avec du bon vent portant, des températures de rêve, une ambiance italo québéco marseillo maritima. Et puis, comme pour ne pas écourter trop vite ce bon temps passé ensemble, des vents faibles, des éclairs pour les photos, avec des grains plein de pluies torrentielles nous offrant spectacle, animation et douche savonneuse à l’eau douce. Voilà notre vie depuis hier. Et puis, ce matin, terre ! Je l’ai vu, incroyable, ce cordon de terre qui fait le grand écart, qui tient la partie nord et sud de ce continent. Yves a l’idée de mettre la radio, ça chante, ça danse, cela parle en espagnol. Nous voici totalement déconcentré de la navigation. Le livre de bord d’ailleurs est totalement ignoré depuis de nombreuses heures. Nous avons eu la compagnie d’un porte conteneur long d’environ 20 conteneurs de 40 pieds, donc 240 m. Il est au ralenti, tout comme nous. Enfin, nous, c’est parce qu’il n’y a plus de vent, lui, c’est parce qu’il attend probablement le grand passage, Panama ! Et puis, à nouveau, entourés de grains noirs et dégoulinants, nous regardons la terre. L’équipage passe d’une douce léthargie à une franche hyperactivité, surtout en cuisine. Échanges de recettes, Alain fait le pain, Elisabetta prépare la pizza, on refera le bon gâteau au chocolat, on sort des cales les anchois, les olives, on déguste une bonne banane de Saint Marin qui commence à être loin. Panama est devant, le Pacifique, les îles, les grandes étendues d’eau salées …. Pleine lune, douceur d’une soirée qui nous colle tous dans le cockpit. Personne ne va se coucher, on est bien, on écoute les rythmes latino de la radio, on est sous trinquette seule, histoire de surtout ne pas aller trop vite. Demain, demain ? Bof, laisse tomber demain, reste en mer tant que tu y es, dégustation de bananes flambées … belle nuit de pleine lune pour une arrivée sur Panama, c’est pas beau ça ?

Thalassanté par 9°24N 79°55W