Depuis notre départ l’atmosphère a totalement changée: d’abord nous ne sommes plus au près, puis il ne pleut plus, un superbe soleil, mais pas trop chaud. Ce ne sont plus les chaleurs humides de Panama, la nuit il faut se mettre une petite laine. De jour, nous avons allongé le bimini et baissé la capote de descente, cela nous donne des endroits abrités et d’autre pas, nous avons le choix.
En partant des Galapagos, la mer était calme, avec 10/15 nœuds de vent, venant du 120°, un vrai bonheur! Je ne comprend pas comment expliquer un tel changement, mais nous en profitons bien.
Nous mettons la ligne à l’eau, et là surprise, au bout d’une journée nous avons une prise, une dorade coryphene! je la ramène près du bord, je me prépare avec le crochet et la bouteille de rhum, et elle là, elle se décroche! déception.
Depuis Saint Martin, malgré nos essais nous n’avions rien pris. Le lendemain, nouvel essai, cette fois ci, je vois le poisson sauter hors de l’eau, il est argenté, nous mettons le bateau en panne, pour le ralentir, et lentement je ramène le poisson. C’est à nouveau une dorade coryphene, elle change de couleur, d’argentée, elle passe à bleu roi sous l’eau, puis au fur et à mesure que je la ramène, elle vire au jaune puis au vert, c’est magnifique. Claire tient la canne pendant que je saute sur la plage arrière le crochet à la main, je la vois passer près du tableau, un coup de crochet, le poisson est sur la plage arrière à gesticuler dans tous les sens. Là un petit coup de rhum d’abord dans la bouche, puis lorsqu’il cela devient possible, ne saute plus, dans les ouies, et le calme est revenu.
Ses couleurs continuent à changer, un seau d’eau le fait revirer à l’argenté par endroit, cette dorade est magnifique, un bon mètre de long, exactement ce qu’il nous faut! Alors commence la coupe et la préparation des filets. L’atmosphère à bord est au beau fixe, comme si nous n’avions pas mangé depuis notre départ! C’est Hans qui est de quart cuisine aujourd’hui, il nous prépare de grosse tranches de filet à la poêle, avec du riz blanc et du citron, un vrai régal. Nous remplissons tout le frigo!
De deux jours nous ne mettons plus la ligne. Mais il y a deux jours, en fin d’après midi, alors qu’il ne nous restait qu’un plat de daurade, Claire remet la ligne à l’eau, nous la laissons toute la journée et nous l’oublions la nuit. A un moment, alors que nous nous préparions pour la nuit, le moulinet se déclenche, un autre poisson. Il fait nuit noire, je râle de n’avoir pas rentré la ligne à temps, mais un poisson est bien là, il tire, je remonte ma ligne et sans le voir je l’entend taper contre la coque, d’un coup je le fais sauter sur la plage arrière, et j’essaye de le maitriser. Il est tout noir en forme de serpent, un peu comme un congre, mais avec une tête et des dents qui font reculer, heureusement il se saoule immédiatement avec le rhum que je lui met dans la bouche, et là nous découvrons ce que nous pensons ètre un barracuda!
A nouveau découpe, filets, nous prenons la tète en photo pour mieux l’identifier, trois grosses dents l’une derrière l’autre dans la mâchoire du haut plus courte que celle inférieure très longue, avec des gros yeux qui semblent nous regarder même après sa mort! Ce ne sera que le lendemain ou Claire qui était de quart ce jour là nous fait des morceaux grillés délicieux. (Mais je préfère quand même la dorade)
Nous alternons avec la dorade, puis nous terminons par une invention de Hans qui mélange dans la poêle suppions, (que nous récoltons le matin sur notre pont), poissons volants, (ramassés eux aussi sur le pont chaque matin), barracuda, et un dernier filet de daurade, un vrai festin!!!
Ce matin Claire propose de remettre la ligne à l’eau maintenant que nous n’avons plus de poisson! Nous n’avons mangé presque que de notre pêche depuis notre départ des Galapagos! Elle insiste aussi je lui propose de s’en occuper toute seule. Je lui laisse décrire sa pêche d’aujourd’hui:
« Ce matin, je prends mon quart à 8 heures. Hans parle de poisson et là, je vois que nous n’avons pas la ligne de traîne à l’eau. Hops, j’envoie le leurre et laisse partir beaucoup, beaucoup de fil. Je met la ligne à l’eau. C’est une vrai initiative car je ne m’en occupe jamais. C’est le domaine de Yves et à une époque, j’avais même beaucoup de mal à ce que l’on pêche. Mais au grand large, c’est différent, on est bien content d’avoir du poisson à manger.
Donc, on préparait la montée dans le mât pour une histoire de fuite de courant qui avait l’air de venir du projecteur de pont dans le 1er étage de barre de flèche (on a vu plus tard qu’ils étaient plein d’eau) et juste au début, je jette un coup d’œil sur l’arrière et vois la ligne à pêche s’orienter sur le côté. Bizarre !! Yves en expert avisé dit : Un poisson !!! On abandonne l’ascension dans le mât et là j’ai demandé à le remonter moi même. Je n’avais jamais fait cela bien sur. A une époque, je restais même dans le bateau jusqu’à ce que tout soit fini. Donc j’ai surtout attendu qu’il se fatigue, je pensais toujours qu’il allait se décrocher, ce que je ne souhaitais à contrario de la pêche en Méditerranée où je suis ravie quand un poisson ne se laisse pas prendre. Ici, l’océan est si grand ! et les poissonneries difficiles à trouver. Il était toujours là. J’ai beaucoup gardé la main sur la ligne, sentant les soubresauts du poisson, sa vie quoi. Il ne sautait pas comme le faisait la dorade l’autre jour. On engage les paris : dorade, thon, barracuda (non, de la part de tous, trop d’arêtes). J’ai pas mal attendu et puis de temps en temps, hops, un coup de moulinet. La vitesse du bateau est bien réglée, ralentie mais soutenue, c’est important. De fil en aiguille, enfin de fil en moulinet, on voit une masse bleue claire ?? dorade ?? très large une raie ?? finalement, on décide ensemble que c’est le bon moment pour le remonter. Yves se prépare, sort son croc, et on ne sait jamais, s’attache sur la plage arrière. Manœuvre réussie, c’est un joli petit thon bien dodu, avec cette magnifique tête. Tout est magnifique. On sent la perfection aussi bien dans le corps que dans son utilisation. Tant que j’y suis, je demande à m’occuper de l’animal que je remercie vraiment. C’est la vie comme on dit … Je découpe sa tête avec beaucoup de lenteur, bien sur Yves s’est chargé de le tuer après le coup de Rhum. La texture de sa peau invite la main à glisser sur son corps. Les parties très dures, molles, je cherche une jolie découpe pour cette tête altière, comme digne de cet animal de la plus grande noblesse à mes yeux. Évidemment, c’est sanglant, j’ai sectionné une artère importante et le sang coule abondamment. Il est bien mort, cela est étrange de le voir avec cette tête inchangée … bon, finalement, la magnifique tête sera jetée à l’eau … Nous sommes ravi d’avoir ce thon, c’est unanime. Il fait environ 75 cm de long, de quoi faire 8/10 repas à trois je pense. Donc, entre le thon et les bananes des Galapagos embarquées en grandes quantités et qui murissent toutes, on a de quoi ne plus se poser de question pour les repas« . – Claire
En effet nous avions achetés aux Galapagos deux régimes de bananes est un sac d’oranges d’au moins 20kg! nous en mangeons tous le temps, mais les bananes qui ont mis du temps à mûrir, le sont maintenant toutes en même temps, et avec les oranges! Nous ne craignons pas le scorbut! Nous sommes plein de vitamines, les jus d’orange agrémenté de cannelle ou de gingembre au petit déjeuner sont délicieux!!!
Le frigot est à nouveau plein, ce soir j’ai fait un curry au thon, une merveille. Demain nous changeons d’heure. Il y aura 9 heures entre nous maintenant!
Bravo, vous allez devenir de vrais mains-pêcheurs; Je n’avais jamais entendu parler de cette méthode de tuer le poisson en lui faisant boire du rhum. Quel gâchis ! Cela aurait été une mutinerie de l’équipage à mon bord !! J’avais mon couteau de plongée dans son étui sous le banc, un bon coup juste derrière la tête, le sang giclait qu’il fallait nettoyer de suite au seau d’eau car le sang de thon, très noir, colle immédiatement.Quels heureux souvenirs
ns avons etes emerveilles et envieux de vtre peche miraculeuse. c super on croit vivre vte aventure et de corespondreav vs grs bisous a ts et bons vents jusqu’aux marquises a +