Nous avons effectivement eu du vent beaucoup de vent mais beaucoup plus tôt que prévu, nous étions portant, avec du vent dans le dos, mais avec une pluie continuelle, et une grosse houle qui déferlait par moment, et cela toute la nuit.
Le bateau tient très bien. A l’extérieur, ciré et tenu d’hiver, mais à l’intérieur, un petit cocon, qui remue bien sur, mais ça reste très confortable. Il n’y a plus le bruit des vagues, une fois calé sur une banquette nous pouvons bien nous reposer. Nous avons fait en sorte d’avoir quatre couchettes de mer, avec celui qui est de quart tout va bien. Le rythme est bien pris, ce qui fait que se faire mouiller pendant trois heures sans interruption nous donne très envie de dormir lorsque c’est fini, aussi nous nous reposons bien et nous dormons aussitôt allongés. Le lendemain avec l’arrivée du jour le vent a un peu baissé, mais le baromètre était toujours très bas, la dépression n’était pas encore entièrement passée, nous l’avons constaté lorsque dans l’après midi le vent a recommencé à souffler à 30 nœuds et plus, mais cette fois-ci de face! Rebelote, quarts de nuit mouvementés, heureux de finir son quart et de retrouver une couchette chaude! Nous avions décidé de ne pas utiliser le pilote automatique et de barrer pendant tout ce temps. Ainsi depuis trois jours nous barrons chacun à notre tour. Nous sommes plus attentifs à ce qui nous entour, et avec cette grosse mer tout prend plus de sens!
Ce matin, à l’aube, le vent a un peu diminué et nous avons eu la surprise de découvrir des stries de lave flottante nous entourer. En fait ce son des morceaux de pierre ponce qui flottaient, avec beaucoup de petit graviers, toujours de pierre ponce, autour. Les plus gros morceaux devaient avoir environ 20 à 30 cm de diamètre. Lorsque je suis allé descendre le tourmentin qui nous a bien aidé durant ces deux dernières nuits, le pont était recouvert de ces petits déchets de lave. Nous en avons gardé quelque exemplaires.
Sur nos cartes il était bien noté « activité volcanique », avec dessiné dessus, de drôles de chandelles, un peu comme des atolls, mais de diamètre beaucoup plus petit qui partent de -2500 m à -3500 m de profondeur, à -150, -80 m de profondeur! Le plus près de la surface est marqué à – 18 m! Comme les relevés de profondeurs étaient noté « Campagne de 1961, ou campagne de 1978 », mais pas plus récentes, nous craignions de voir un volcan jaillir de l’eau! La présence de ces petites pierres ponce qui nous ont suivie toute la journée, nous montre que l’activité volcanique persiste!
Depuis mous sommes au prés, pas très serré pour aller plus vite mais il nous faut remonter contre le vent, la mer se calme, mais le soleil n’est pas encore là, pour demain peut-être?