Hier journée exceptionnelle!
J’étais de quart, bien installé seul dans le cockpit, moitié regardant la mer, moitie lisant un livre, moitie prenant des notes sur un cahier, il faisait beau, 10 nœuds de vent, mer belle 5/6 nœuds de vitesse plein vent arrière.
Je savourais pleinement l’instant présent quand un grand bruit sur la plage arrière. Un peu comme si quelqu’un voulait monter dessus en revenant d’un bain, mais sans utiliser l’échelle. avec un bruit de métal en même temps, puis un grand plouf. Je me dresse aussitôt et je vois le dos d’un grand poisson noir, un requin certainement, il était très grand mais est parti dés que j’ai apparu.
Que s’est il passé? Je regarde de tous les cotés puis je vois l’hydrogénérateur débraillé, le bout qui le tenais en position verticale était cassé, aussitôt je regarde l’hélice, elle tourne, mais très lentement, en faisant des vibrations inhabituelles. En regardant de plus près je m’aperçois qu’il manque une pale. Je comprend tout. Un requin a voulu mordre l’hélice de l’hydrogénérateur!!! Il y est bien arrivé, mais heureusement n’a pris qu’une pale de l’hélice.
De mon coté c’est la consternation, comment faire pour avoir de l’électricité maintenant? Surtout avec les batteries qui ne tiennent plus la charge, aussitôt nous arrêtons toutes les consommations, le pilote, le frigo, l’ordinateur! Mais comment faire pour la suite, il nous reste environ 1800 milles encore à parcourir! Tout de suite je pense à poser sur le pont les capteurs solaire que j’ai dans la soute arrière. Mais je n’ai pas les câbles qu’il me faut pour faire les raccordements, et surtout je ne sais pas comment les raccorder. Le soit disant branchement qui aurait du se trouver sur le régulateur de l’éolienne n’a pas de trace de branchement de panneaux solaires. Et comble de malchance, c’est le seul appareil du bateau dont je ne retrouve plus le manuel de pose! Donc je ne sais pas ou brancher mes panneaux 12 volts. Nous sommes tous dans le cockpit à réfléchir comment faire. Ce n’est as en allons aux iles Tonga situées à environ 350 milles de là que nous pourrions trouver une solution.
Puis me souvenant que j’avais changé l’hélice du Suzuki à Papeete, je propose aussitôt à Daniel de regarder avec moi si il ne serait pas possible de faire un échange standard. Je sort l’hélice, évidement elle ne va pas, mais réfléchissant à l’origine du non fonctionnement de l’hélice sur le moteur, je constate que l’axe était relié au corps de l’hélice par un amortisseur en caoutchouc, qui n’était plus collé solidement à l’axe. D’où son mauvais fonctionnement. Mesurant les sections des tous ces éléments, je constate qu’il y a peut- être une possibilité de faire rentrer la nouvelle hélice du moteur à la place de celle de l’hydrogénérateur. Nous travaillons avec Daniel toute l’après midi pour choisir les bons diamètres des nouveaux raccords, extraire la bague soit disant décoller, mais qui ne voulait pas partir, mais avec le bon outillage que j’ai à bord, en fin d’après midi nous remettons l’hydrogénérateur à l’eau avec sa nouvelle hélice, et nous constatons qu’elle tourne. Malheureusement pas aussi vite qu’avec l’ancienne, mais des que le bateau dépasse 7 nœuds nous sommes en positif. C’est gagné, l’espoir renait dans l’équipage!
Une bonne journée de bricolage fait du bien! Maintenant nous attendons le vent qui nous permettra de dépasser les 7 nœuds.
Nous gardons espoir / Yves
Bravo : Ne jamais oublier le bon La Fontaine :
Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage