Ici, à Savusavu dans la grande île la plus au nord des Fidji, depuis l’arrivée de Claire et Suzanne, c’est un peu la course.
En effet, Suzanne ne reste que peu de jour, aussi il ne faut pas perdre de temps, J’avais tout d’abord prévu pour leur arrivée une grande fête à bord. Le jour de leur arrivée était le jour de l’anniversaire de Claire, et comme je savais que ce qui lui ferait le plus plaisir serait d’avoir du monde autour d’elle, j’avais préparé une grande fête avec la plus part des gens que j’avais rencontré à Savusavu, et qui étaient encore là. Finalement nous étions plus d’une quinzaine à bord, 5 Indiens, 1 Hongrois, 4 Suisses, des Français, 2 Belges, 1 Réunionnaise, tous en même temps sur le bateau, nous sommes même arrivé à tous nous asseoir ! Il y avait beaucoup de bons vins, de boissons locales, de bonnes choses à manger, la soirée à été très réussie.
La nuit a particulièrement été appréciée par les voyageuses qui ont bien profité du calme de la marina pour se reposer.
De mon coté j’avais bien préparé le bateau, mais j’avais une petite fuite de courant dans la coque, je voulais savoir d’où elle venait avant de partir. J’ai commencé par isoler tous les disjoncteurs du tableau principal, la fuite existait toujours, même tout disjoncté ! J’ai alors déconnecté tous les appareils de charge, hydrogénérateur,éolienne, panneaux solaires, chargeur, la fuite était toujours là. J’ai déconnecté le guindeau, aucun changement, j’ai déconnecté le premier bac de batterie, pas de changement. J’ai déconnecté le second bac en ne gardant que le moins connecté, la fuite était toujours là!
J’ai tout déconnecté, et, en branchant un moins sur la coque et un plus sur le plus de la batterie, j’avais toujours ma petite lampe à led, que j’utilisais comme témoins, qui s’allumait. Ces tests avaient duré deux jours. J’en avais profité pour vérifier les plans d’électricité du bateau et corrigé plusieurs erreurs, mais je ne trouvais pas pourquoi une ma led s’allumait toujours. J’ai alors demandé conseil à des gens que j’avais rencontré sur place et on m’a conseillé de m’adresser à un Mélanésien très compétent ! Je l’ai aussitôt contacté et par chance il a pu venir à bord, je l’ai informé de ce que j’avais constaté et il s’est mis au travail, il a commencé à tester de son coté tous les fils avec un ampèremètre. Il a travaillé un long moment en faisant de nombreuses mesure, aucune mesure ne dépassait 0,5 Amp. Mais avant tout diagnostic, il me demanda de pouvoir vérifier les anodes de la coque.
Le lendemain j’avais trouvé un plongeur qui a inspecté les anodes en utilisant le stéthoscope étanche que nous avions acheté au dernier salon nautique. Il n’y avait aucune petite bulle , et aucune détérioration importante des anodes qui étaient toutes en place. Il me dit alors que la fuite provenait d’une décharge normale de la coque en présence d’un plus et que la petite lampe à led qui était très sensible pouvait bien s’allumer, mais que cela n’était pas du à un courant suffisant élevé pour détériorer la coque, tant qu’il n’y avait pas de courant supérieur à 1mA et tant qu’il n’y avais pas de détérioration visible des anodes, il n’y avait pas de soucis à se faite! J’étais soulagé!
Nous avons donc décidé de partir le plus vite possible.
Heureusement durant ces deux jours, Claire et Suzanne en ont profité pour visiter les alentours, village avec inauguration d’une nouvelle école, visite d’une ferme perlière. Avec les yachties, repas de plus de 200 personnes regroupant tous les anglais du coin dans une ancienne habitation de planteurs d’autrefois, etc. etc.
En moins de deux heures nous faisons l’approvisionnement pour notre traversée.
Pour aller sur les Vanuatu il y a environ 750 milles, il ne reste plus que 8 jours pour Suzanne avant de prendre son vol de retour. Nous décidons donc de ne pas aller vers les Vanuatu mais de rester dans l’archipel des Fidji avec ses 300 îles.
Nous partons vers l’île de Koro au milieu de la mer de Koro à une cinquantaine de mille de Savusavu. Un long bord de près, et nous arrivons le soir juste avant la tombée de la nuit. Nos amis Gilberte et Nicolas sont déjà là, Ils étaient partis avant nous mais se sont appuyé au moteur car leur bateau ne remonte pas très bien au près. Nous avons juste le temps de faire un petit tour à terre pour découvrir cette île montagneuse ressemblant à celles des Marquises avant que la nuit ne tombe.
En rentrant au bateau, Gilberte nous invite à diner à son bord, une table bien mise nous attend au mouillage. Un grand bonheur, Suzanne est ravie.
Au petit matin, je vais accompagner Suzanne avec l’annexe faire du snorkeling. Nous allons jusqu’à la côte de l’autre coté de la baie, elle découvre des poissons magnifiques.
De retour au bateau nous préparons notre programme, environ 120 milles jusqu’à Suva la capitale des Fidji. Il nous faut environ 12 à 14 heures. Trois quart arrière, portant donc, avec environ 20 noeuds de vent, idéal pour Thala. Nous allons faire plus de 9 noeuds de moyenne! Nous prévoyons une arrivée de nuit, mais le port de Suva est bien balisé et une arrivée de nuit est possible. Nos amis préfèrent passer la nuit en mer et arriver au petit matin. Nous arrivons à 11h du soir, presque 10 noeuds toute la journée, le bateau est très rapide, une belle journée de mer, et une bonne nuit au mouillage devant le Yachting club de Suva.
Au petit matin nos amis arrivent! Avec Suzanne, nous partons découvrir la capitale. C’est dimanche, seul les grands magasins sont ouverts. Nous déjeunons agréablement et rentrons au bateau ou Claire en profite pour travailler pour l’association.
Pour l’étape suivante il y a encore plus de 110 milles. Nous décidons de partir avant la tombée de la nuit afin d’arriver à l’aube devant la barrière de corail. Toute la nuit nous avançons à plus de 10 nœuds, le vent atteint 35 nœuds, le bateau est très agréable, une longue île nous protège de la houle du large, et nous progressons vite. Au petit matin, après avoir tiré deux longs bords de portant nous arrivons devant la passe, il fait beau, de gros rouleaux déferlent des deux cotés, c’est très impressionnant. La passe franchie nous nous dirigeons vers Malolo island où se trouve le port de Musket Cove. Nous y arrivons à midi, et nous retrouvons nos autres amis de Savusavu qui étaient passés par le nord de l’ile principale des Fidji. Grand plaisir de se retrouver. Rendez vous est pris pour le soir, un grand barbecue au yachting club!
Nous sommes une dizaine à table, bonne ambiance. Le lendemain matin nous décidons d’aller faire une marche sur l’île. Il fait beau, pas beaucoup de vent, un beau soleil! Vite nous comprenons que ce sera pénible de marcher au soleil, mais une petite brise vient, et nous terminons le tour au restaurant du Ressort du Yachting club. Très agréable de déjeuner devant la piscine, les bateaux devant nous au mouillage.
Le soir repas à bord de « Sandétie », le voilier de Jaques et Elisabeth, soirée bien arrosé, et bonne nuit au mouillage. Au petit matin Suzanne va faire une dernière plongée en snorkeling et nous partons pour un long bord de près pour Vuda-Point où se trouve la Marina d’où Suzanne pourra rejoindre l’aéroport de Nadi. Il ne nous reste qu’une journée. Nous découvrons Gilberte et Nicolas qui sont venu de Suva directement ici à la marina. Ils vont faire le carénage de leur bateau. Nous les invitons à diner pour le lendemain. Bonne nuit au port et programme chargé pour le dernier jour. Taxis jusqu’à un magnifique jardin botanique avec une section orchidée magnifique puis bain de boue et massages pour ces dames, que je laisse en chemin, je rentre au bateau, j’ai encore beaucoup de choses à faire. Dans l’après midi je les retrouve, elles sont allées jusqu’à Nadi pour faire des courses pour le repas du soir. Grande préparation! A 7 heures Gilberte et Nicolas arrivent, apéro dans le cockpit, repas dans le carré, tout est délicieux! Nous passons une dernière soirée avec Suzanne très réussie. A 5 heures levé pour aller à l’aéroport, Le taxi nous attend nous arrivons à l’heure, mais à l’embarquement il nous est demandé un visa pour l’Australie car il y a un transit de plus de huit heures! Vite recherche sur internet comment faire un visa « en ligne », puis demande d’aide au contrôleur qui réussi à résoudre le problème. Suzanne est soulagée. Je la quitte et rentre au bateau en bus.
Nous nous retrouvons seuls avec Claire, très heureux de ce temps passé avec Suzanne. Alors que nous sommes dans le cockpit un jeune garçons de 20 ans vient nous voir, il est français et cherche un embarquement pour « Newca », nous discutons longtemps avec lui, il ressemble beaucoup à Tzook, nous prenons rendez vous pour en parler plus longuement ensemble, il nous parait très sympa, mais nous voulons d’abord en parler avec Patricia qui doit nous rejoindre dans une semaine. Nous décidons de passer une journée entière à nous faire plaisir, lecture, bons repas, repos!
Et mails pour la journée du lendemain pour rattraper tout le retard accumulé depuis notre arrivée au Fidji!