A Dili au Timor Leste

Bonjour de Dili, Timor Leste,

Première nuit au mouillage, à 200m du Palacio Gouvernemental, tout neuf, avec quelques jets d’eau et beaucoup de drapeau de pays constitué en 2002, mais au final fêtant le 28 novembre, soit hier, son indépendance. En fait, il y a donc 40 ans, l’Indonésie a envahit cette colonie portugaise depuis 500 ans. L’ONU aurait imposé un référendum aboutissant à l’indépendance de cette partie orientale de l’île et donc au retrait de l’Indonésie qui se fit avec beaucoup de violence.

Le santal était l’enjeu de cette île, le commerce des colonisateurs …. la seule trace de ce bois précieux, nous l’avons pris de plein fouet dans les narines avant d’arriver dans la baie de Dili, au petit matin. Odeur puissante, envahissante, accueillante avec le salut très rapide de trois dauphins, puis surplombant la Baie, un grand Christ genre Baie de Rio, et oui, le Portugal ! et des couleurs très chaudes de lever de soleil dans une agréable brise.
Puis rituel habituel d’arrivée. Protection de la grand voile avec son taud dit « leasy bag », deux mots sur le livre de bord « 6H55 mouillé à Dili », pavillon jaune de demande de douane et pavillon français délié. Petite sieste, petit thé, et grand taud de protection pour grande chaleur à venir.
L’eau de mer n’est pas à proprement parler sale, mais décorée de suffisamment d’objets signe de « civilisation » pour nous interdire son utilisation précieuse pour le bain, la vaisselle, l’eau des pâtes (1/3 d’eau de mer) et autres utilisations ….
Donc ce taud que Yves a conçu exactement pour ces latitudes, couvre le pont du mât jusqu’à l’arrière du cockpit. Haut, avec faces verticales sur les côtés et l’arrière, il laisse passer l’air. Super précieux, car dès le premier soir, après une journée de recherche de la police de l’immigration, des douanes, de prise d’un premier repas indonésien dans une baraque en tôle du bord de mer en attendant l’ouverture du consulat d’Indonésie, de la visite du port avec ses conteneurs, du vécu d’un embouteillage monstre causé par les chars du défilé d’ouverture des festivités, de marches chaudes au milieu de nombreux 2 roues astiqués rutilants, et, et de gens souriants, tranquilles, agréables, avec qui les échanges sont faciles au premier abord côté langage avant de réaliser que l’on ne se comprend pas si facilement pour les aspects concrets.
Des mots indonésiens que connaît Armin, de l’anglais très approximatif, du portugais minimaliste, Obrigado, 4 langues sont officielles ici et encore d’autres aussi reconnues. Bref après une journée un peu tourbillonnante et rappelons, CHAAAAAAUDES, après nos 17 jours de mer et la trace encore présente de la vie des papous de Louisiades, nous voilà revenu à bord, installant en option survie 4 hamacs en étoile autour du verin hydraulique de hâle bas de bôme.

Dili

Dili

Beaucoup d’énergie pour installer ces 8 extrémités de tissus à bonne hauteur, mais un résultat époustouflant et pérenne car nous y passons aussi nos nuits: 4 hamacs sous le taud salvateur. C’était notre première journée à Dili, Timor Leste, avec des visages accueillants, souriants, et j’allais dire dans un contexte « civilisé » tout en se demandant bien quel autre mot utiliser. On va dire avec des voitures, des scooters, des échoppes, des bâtiments administratifs, la police, des gens avec des jeans à trou mais pas genre papou …. oui, il y en a qui fabriquent les trous dans les habits avec le temps et d’autre qui les achètent déjà troués.

Dili, le 28 novembre au matin. 8°32SUD 125°34EST

Bonne journée à tous. Le bord.