Réponse à Félicien

Bonjour Félicien,

Nous voici à nouveau en route après 4 incroyables journées passées en compagnie des papous de Nouvelle Guinée.

Mais je vais tout d’abord répondre à tes questions.

Après le Mahi Mahi ou Dorade coryphène d’environ 1 mètre, la ligne a mordu. Facile à remonter celui là. Pas besoin de le fatiguer. Quand nous l’avons vu arriver juste à l’arrière du bateau, nous avons découvert un thon, mais de toute petite taille, tout jeune quoi. Yves ne l’a pas croché mais remonté juste à la main. Nous avons décidé tous ensemble, avec tout de même quelques hésitations car il aurait fait un à deux repas, de le remettre à l’eau. L’hameçon avait juste croché sur l bord de la bouche, et il pouvait repartir en bon état. Ainsi a donc été fait.
Nous avons encore eu deux fausses touches, juste histoire d’avoir le temps de freiner le bateau, et zou, plus rien. Une fois, la ligne a été remontée sans plus rien au bout. Je me demande si c’est la mode la dessous de se
balader avec un piercing dans la bouche, mais là, celui là avait gardé un magnifique leurre jaune et bleu. Succès assuré dans ce grand bleu.

Mais le plus beau est pour le mouillage de Boboeina. Armin est parti à la pêche la nuit avec un jeune homme rencontré lors de notre première incursion à terre, après s’être assuré par notre premier visiteur que crocrodiles et requins étaient bien absents. Mais, tu le verras plus tard dans le récit de ton père, ce n’était pas complètement vrai. Le bain fut si bon ! Les énormes assemblages de coraux sur le sable blanc, les poissons multicolores, une eau limpide … et aucun choc thermique. Bref, cette nuit là, ils ont rapporté 4 crayfish. Je te laisse traduire. Nous les avons mangé au breakfast.

Alors oui, je comprend qu’il y a de quoi attirer un peu la jalousie mais, pour vous, parisiens commençant à douter après votre fabuleux voyage aux Tongas, Samoa, Fiji …. et bien, tu en auras d’autre Félicien des voyages merveilleux, et qui sait, peut être en voilier. Et puis, côté annexe, vous auriez été déçus, à part le dernier jour où nous nous avons mis le moteur pour rendre visite à un village un peu éloigné, nous avons pagayé, nagé et surtout reçu beaucoup de visites à bord. La grande originalité de cette escale découverte d’un autre monde, est que les gens sont d’abord venu nous voir, se sont petit à petit créé leurs habitudes, sont montés d’abord sur la jupe arrière, puis toujours à notre invite, dans le cockpit. Le jour de notre départ, nous avons fait descendre les enfants à l’intérieur, non sans leur avoir bien rincé les pieds car le sable de corail, cela raye et est
désagréable à bord sous les pieds.

L’originalité fut donc que ce fut le 4ème jour que nous visitions les villages. A notre arrivée nous étions donc en pays de connaissance. Le premier village, composé de 2 maisons, avait un feu allumé sous un assemblage de bambous de la taille d’une grande personne. Évidemment, nous avons un peu douté de toutes ces bons papous. Chez eux, à notre arrivée, personne ne se lève, ils mâchouillent leur noix, nous regardent bizarrement. Nous nous resserrons tous les quatre, faisons blocs et montrant notre ferme intention de ne pas finir sur leur super grill. Là commence une très longue histoire très bizarre que je laisse ton père te raconter. On attends le récit !

Je reviens à tes questions, maintenant que comme tu le sais, nous avons passé avec succès les épreuves qui nous ont permis de repartir avant d’être accepté chez eux comme autre chose qu’un sandwich américain.

Je termine sur tes questions.

Nous avons vu des dauphins juste à notre sortie de Nouméa puis Céline en a vu un seul je crois. Ce sont les oiseaux qui nous tiennent le plus compagnie. Armin a vu dans le lagon des Louisiades une raie manta sauter. Quand aux baleines, renseignes toi et racontes moi s’il te plait, je crois qu’elle ne sont plus dans ces régions depuis plusieurs semaines. Mais au mouillage, nous avions plein de poissons autour de nous, faisant des sauts, plein de bruit, des milliers de petits poissons argentés évoluant ensemble, plein de vie quoi !

Quand à notre navigation à la dérive, elle fut organisée parfaitement pour entrer au petit jour dans le lagon. Il fallait donc être très vigilant car un courant de 2 noeuds nous descendait sur le récif. Ce qui a été surprenant,
c’est que sans une toile, juste avec le vent qui pousse sur la coque, notre vitesse était suffisante pour que le pilote automatique garde le cap. En plus, nous sommes donc arrivés très doucement, après une attente nocturne où nos interrogations allaient bien sur sur ces fameux Papous et comment ils allaient nous recevoir. Reportes toi au récit de ton père.

Cher Félicien, je viens de prendre mon quart à minuit. Notre horloge à 10 heures d’avance sur l’heure universelle. Là, c’est peu être pour Robinson.

Bonne journée à toi, à la famille Araud, aux parisiens et à l’Europe et à bientôt !

J’oubliais jeudi 12 novembre par 11°41S et 159°34E