Départ de Waingapu

Nous voici à nouveau sur le départ.6 Dec. 2015

7 Dec. 2015Nous allons nous diriger sur le détroit de Comodo et nous remonterons vers Lombock et Bali par la cote Nord. Nous avons discuté hier soir avec des Bugis de Makassar, qui remontent très fréquemment vers les Célebes, sur leurs Pinisi. Et connaissent bien les courants. Nous avons eu en venant ici jusqu’à 3,5 noeuds de courant exactement face à nous, et pendant une matinée nous avons fait du réel surplace!

Nous venons de faire les pleins d’eau et de légumes. Nous allons changer nos leurres, car les derniers que j’avais acheté à Kupang n’ont rein donné et nous voulons des thons!

Yves

Ende

25 Dec. 2015Nous sommes arrivé ici a Ende ce soir, une traversée magnifique au prés avec des vents de 5 à 25 nœuds sans vagues! Magnifique.
Je pense que demain l’équipage va faire une journée à terre. Moi je reste à bord pour garder le bateau. Puis nous démarrerons notre remonté vers Bali de 500 miles environ vent debout.

10°49S 122°41E

10°49S 122°41E il est 14H10, heure du bateau soit UTC+8, nous mouillons par 10 mètres de fond les deux ancres, ainsi pas de soucis sur de notre tenue. Armin est dans l’eau. Plongeon de l’avant du bateau et de suite à l’arrière, il remonte, le courant est très fort.

L’endroit est tel que nous l’attendions et nous nous baignions dans une eau telle que souhaitée depuis, depuis, depuis la Papaousie…. et de suite enlevons les pousses pieds accrochés à la coque et surtout sur le safran, surveillant tout de même les alentours. Depuis la vue de ce crocodile à Dili, la présence des requins un peu partout, on veille … et on va aller se renseigner à terre. En attendant, grattage des anodes. L’eau est claire. Armin commence l’exploration des fonds mais nous sommes tous attachés à un bout, le courant est si fort.

L’annexe est rapidement mise à l’eau. Débarquement sur la plage. C’est une plage de rêve. Le sable de corail juste légèrement granuleux et blanc un peu doré. Tout est parfait avec ces deux palmiers qui se détachent d’une végétation verte et basse. Un champ de coquillages s’étale sur la partie de la plage avec ses ondes de sables découvertes par la marée presque basse. Évidemment, nous sommes le seul bateau, ce que je ne précise plus car cela fait 8 semaines que nous ne voyons plus aucun voilier de notre genre, c’est à dire « yachties » comme on nous appelle dans le Pacifique.

Voilà, c’est notre première plage de rêve indonésienne. Nous sommes tous hilares et nous prenons en photos. Avec Yves, nous allons vers un
débarcadère avec quelques bateaux au mouillage. « Selamat pagi ». Je ne connais que cela pour dire bonjour, hors nous ne sommes plus le matin. Les gens sont souriants, c’est l’Indonésie. Les gens nous envoient des « Hello » comme ces deux jeunes filles en train de s’inspecter les cheveux.
Mais ces contacts sont brefs, personne ne parle anglais, on comprend juste que nous sommes les bienvenus et Jalan Jalan est une invitation à se promener. Surpris par des maisons en dur, nous découvrons un village plutôt étendu avec des maisons cossues et même des murs autour de certaines. Nous tentons des contacts linguistiques, mais rapidement, avec les mains, c’est dur de raconter le bonheur que nous avons à être arrivé dans leur île, de les remercier, de leur demander si il existe une coutume, si on peut se promener, si il y a des choses à respecter et et pourquoi et comment ces maisons si cossues … Nous remarquons évidemment beaucoup de chose et la force de ces deux femmes à porter 2 baquets pleins d’eau avec un bâton sur l’épaule nous fait déduire que l’eau courante n’est pas là dans ces maisons si élaborées.

Une femme beaucoup plus âgée porte très élégamment un tout petit sac dans sa main droite, un tasse en émail bleu avec un couvercle dans sa main gauche. Elle est vêtue d’un tissu aux couleurs douces mais un peu ternies, enveloppant le corps à partir du milieu des seins en les écrasant un peu, donc tout cela déjà bas sur le torse, et nue pieds. Son port de tête est majestueux et simple à la fois. Elle dépose sa tasse à son « mari » qui casse des morceaux de pierre pour les réduire en cailloux, accroupis à côté d’un long tas de cailloux le long du chemin. « Selamat … je ne sais pas finir mon bonjour mais cela passe. Le dit mari est adorable mais après un ballet de mains à deux, on continue avec Yves notre chemin. Je me retourne, et vois la dame de dos, avec maintenant juste son petit sac de tissu éculé à la main, tenu un peu écarté du corps, comme très précieux, d’une allure aussi belle que de face, avec un dos bien droit, les omoplates découvertes
et un bronzage impeccable. En l’écrivant je réalise qu’évidemment, son bronzage est plutôt simple à obtenir, et que pour penser comme cela, soit on oublie nos différences de couleurs soit on il faut beaucoup de temps pour adapter nos références ou plutôt les deux options. Puis on aperçois le puits avec de l’animation mais restons sagement sur le chemin si bien tracé du village. Nous croisons divers animaux plutôt inhabituels pour notre vu, comme cette truie grise au faciès étrange. Les maisons sont colorées, les enfants sortent des maisons à notre rencontre, mais plutôt timidement, riant sous cape, surtout les filles. Ils ne nous suivent pas et les garçons ne nous disent pas en riant « money » comme à Kupang. Et quelqu’un nous dit « Hello » mais ne s’en arrête pas là. Il parle anglais, travaille dans un resort sur l’île de Roti, fameuse pour les surfeur, et revient chez lui pour son repos. On décline son invitation à entrer dans sa maison, il cherche à savoir si on veut quelque chose de particulier. Non, rien de particulier, juste se promener et rentrer avant la nuit.

On entends des chants probablement d’une église … que nous découvrons un peu plus loin, énorme. Puis, nous retournons vers la plage, il se fait tard, le jour se termine, »Salamat sorre » c’est pour bonsoir et simple à prononcer. « Ionix », notre anglophone, nous a rejoint sur son scooter. Et de nouveaux chants nous parviennent. Mueslim ? « Yes! » réponds-t-il.. Et je lui demande si il y a plusieurs religions présentes ici. « Oui, Islam, Catholic, Protestant ». Je lui demande timidement si les maisons des musulmans sont regroupées ente elles ainsi que celle des catholiques, il me coupe la parole en riant, « NO, NO, everydody live together, it’s very peacefull here ». ….

Nous retrouverons Céline et Armin sur la plage. Ils ont fait la connaissance de nombreux coraux et poissons.

Ce matin, Yves est réveillé par le souffle d’un baleine. Oui, nous dormons tous sur le pont, que ce soit dans des hamacs, sur le fond ou les bancs du cockpit. Encore trois grands geysers, tout le monde scrute mais elle est partie la belle !

Bizutage indonésien

Nous y voilà. Nous, c’est nous 4. L’équipage depuis Nouméa.

Yves et Armin ont déjà arpenté l’Indonésie, il y a respectivement 40 ans et l’an passé. Quand à Céline et Claire qui présentement vous écrit, jamais mis les pieds sur cet archipel largement habité.
Nous avons mouillé devant le Port de Pêche de Kupang et avant d’entamer les démarches administratives, Céline va faire son baptême du sol avec Yves avec l’objectif de trouver une puce internet. Céline nous a fait « sortir de notre grotte Yves et moi ». Elle nous a bluffé en nous montrant comment un portable peut devenir un hotspot. Depuis, on est addict évidemment. Donc priorité à la puce afin de contacter notre agent local.

Le lendemain, ce matin donc, Ron, notre agent, nous donne rendez vous sur une plage en dehors du port de pêche. C’est donc là, avec Céline et Yves que je vais toucher de mes pieds et non plus de notre ancre le sol indonésien.

Céline a beaucoup voyagé. Mauritanie, Nouvelle Zélande, Australie, Nouvelle Calédonie, Thaïlande, Laos, Mali, Maroc, Suède, je pars tranquille avec elle. Notre plan est celui ci. Yves gère les papiers et l’agent, rentre ensuite à bord et nous nous occupons de la laundry, des fruits, puces pour tout le monde … Elle est une voyageuse largement affranchie. De mon côté, je sens tout de suite que cela va changer des arrivées habituelles qui se font dans le monde de la voile, donc généralement d’un yacht club. Nos aéroports à nous en quelque sorte.
Le débarquement s’annonce d’emblée bizarre. La plage n’a pas le blanc de ce que l’on a vu tout près d’ici. Elle est bigarrée. J’en prends plein les yeux puis les narines avec ces confettis de toutes les couleurs, ces objets en tous genres dont un crâne d’animal assez gros, et enfin, je comprend, c’est une quasi décharge de poubelles, avec des couches de poissons et nombreux autres sédiments. De dépit, et je ne me reconnais pas ce geste, je laisse choir mes 2 petites poubelles évacuées du bateau sur le tas de détritus. J’en suis surprise mais même pas vraiment gênée. L’agent est là et je ne lui demande pas pourquoi un tel endroit. La rue est boueuse, défoncée, puante, des enfants en uniformes d’écoliers viennent nous voir, surtout des petites filles, nus pieds, énormes yeux rivés sur nous, riant entre elles, se disant des choses à l’oreille, et de plus en plus nombreuses à s’agglutiner, sans rien nous demander. Nous partons avec Céline munis des quelques indications de Ron. Et bien voilà. Non, nous ne voulons pas de taxi. Et puis oui oui, quand je vois la rue, nos sacs de linge sale, c’est lourd le linge, et sale en plus …. Céline demande le prix au taxi… trop cher … c’est un taxi « luxe » … bon, ben c’est peut être pas mal un peu de luxe … et non, le taxi a démarré … laisse tomber, on y va à pieds … et c’est parti, nous partons à pieds, sacs de linge sale sous le bras, le bizuthage est fini, je suis en Indonésie. Et nous commençons la découverte de de ce pays par la rue la plus pourave du bord de mer de Kupang, ville de 250 000 habitants. Le reste relève de l’habituel atterrissage. On demande une laundry, on la trouve, on se déleste de notre fardeau et toutes légères, direction le marché du port. Et là, comme dans les films, les images de mousson arrivent avec un énorme grain qui éclate. Yves est retourné à bord donc tranquille côté bateau. On s’abrite sous la bâche en plastique d’une échoppe de fruits, légumes. Nous nous amusons à « aider » le monsieur à vider les poches d’eau des bâches. C’est si bon de sentir ces masses d’eau douce. Mais le monsieur nous propose poliment de nous réfugier en face. Il abaisse aussitôt le bois qui tiens la bâche et tout l’eau s’écoule librement. Nous rentrons dans un petit resto, 3 tables de cantines, hyper propre tenue par une jeune femme toute encapuchonnée dans son voile musulman bordeau. On se régale en mangeant, en voyant l’eau couler de partout, les gens accroupis à l’abri de leurs bâches et les enfants qui courent partout, se baignent dans les grands baquets, jouant avec l’eau …. douce …. regard complice avec Céline. Et nous alors, on en rêve de la douche d’eau douce! Mais à bord Yves et Armin se savonnent, peut être en chantant sous cette pluie si généreuse.

Bonjour l’Indonésie, bonjour la mousson.

Kupang, West Timor, petites îls de la Sonde, le 8 décembre 2015

Une dernière soirée a Kupang

Nous passons notre dernière soirée a Kupang. Nous nous organisons pour partir demain matin. Il n’y aura pas trop de vent, mais noous pensons aller seulement jusqu’à l’ile de Roti qui est a environ une cinquantaine de milles. puis si les vents nous le permettent, nous remonterons vers Sumba et après vers l’ile de Flores, et sortir définitivement des zones de cyclones.
La météo annonce des vents très faibles, aussi nous nous organisons pour pouvoir nous arrêter s’il y a trop de Pétole.
Nous avons fait le plein d’eau potable que nous avons transportée avec l’annexe toute la journée. nous avons ce qu’il nous faut et c’est de l’eau filtrée!
Armin et Céline terminent le plein de fruits et légumes, et j’espère que nous aurons de la chance avec les nouveaux leurres que je viens d’acheter!

Bonjour Indonésie

Dili Kupang, 260 milles, 3 jours. Un record de douce lenteur en eau plate et nombreuses activités à bord, Hamam compris.

Approche de Kupang. A 10 milles d’une grande baie dans laquelle nous nous imaginions pouvoir mouiller, nous sommes sortie de notre progression a 2, 1, 1,6 nœuds, et avons mis le Volvo. Évidemment, on s’y est pris un peu trop tard pour arriver de jour. Les abords se sont donc passés au soleil couchant. Comme a l’accoutumée, de gros nuages noirs sont sur les hautes montagnes de ces iles volcaniques. La nuit est là, nous entrons dans la grande baie. Le vent monte. Nous passons une gigantesque araignée allumée qui est une coque haute sur l’eau, pointue et avec deux immenses flotteurs faits de fils de bois. Nous changeons de civilisation ! Pour fêter cela, le vent monte, monte. La pluie s’y mets. Dommage, c’est pas le temps de prendre une douche, on en rêvait tant. Un air froid arrive, on sort les
vestes de cirés. On se croit en Bretagne, la Manche, le froid, euh là non, quand même, c’est un froid surement très relatif.
Évidemment c’est pas très accueillant pendant quelques instants, on retourne au large ? Surtout au moment où le sondeur se met en rideau.
Glurph, j’appelle Yves qui prépare le mouillage. Notre logiciel I Sailor est précis et avec le GPS, tout est ultra précis, mais le sondeur !!! Et puis il revient! Nous croisons une nouvelle embarcation, plus petite mais toujours faites de fils d’araignée. Bien de voir un bateau mouillé là, car rien sur les cartes ne montrent que cet endroit est un mouillage. Nous n’avons que peu de documentation sur ces coins peu fréquentés. Kupang, 350 000 habitants, pas forcement le rêve des yacthies. Le vent se calme, le gros grains est passé. Les fonds diminuent lentement. Armin lance la première ancre, le guindeau se fait entendre, 11 mètres de fond, sur de la Clay, 40 m de chaine largués. Hourra ! Nous y voilà. c’est l’Indonésie.
On déguste avocats, mangues et le meilleur cheese cake jamais fait à bord. On a tous sommeil. Ce matin, réveil, ciel bleu, Armin dans la nuit a mis son hamac entre les 2 bastaques, la brume est là. On ne voit pas la ville, nous sommes seul dans cette immense baie avec de drôles d’installations. Elles ont l’air immobile et doivent être des cabanes de pêche. Le grand calme est là. Tout à l’heure, ce sera moteur, puis galère pour les formalités, police, douane et puis ensuite ….. Lonely Planet nous promet à porté de bus, 3 cascades d’eau turquoise avec une piscine naturelle !!!!
Parce que cote baignade dans l’eau de mer, le joli crocodile vu pendant de longues heures dans le port de Dili nous rappelle que parfois il existe des gens qu’il vaut mieux tenir à distance. Cette navigation le long de la côte du Timor nous a ravie avec les bancs de dauphins qui remontaient le courant, sautant de façon exceptionnelle, jouant … D’autres nous on souvent rendu visite le long de notre coque presque à l’arrêt. Par deux fois une baleine s’est signalée soit par son souffle la nuit et pas loin, soit par ses sauts mais un peu loin.

Lundi 7 décembre 2015, Ouest Timor.

Kupang

Nous voici devant la ville de Kupang, Timor ouest, nous pensons y arriver ce soir, ou dans la nuit, il n’y a pratiquement plus de vent, mais encore 12 milles à franchir.

Puis demain matin nous ferons les démarches d’entrée en Indonésie! J’espère que tout se passera bien, nous avons notre visa d’entrée pour
chacun de nous, nous sommes en règle.

Ce matin nous avons vu une grosse baleine sauter hors de l’eau, c’était impressionnant, puis il y a quelques minutes, un bang de dauphin qui
sautaient eux aussi , ils avaient l’air de bien s’amuser. Il fait très chaud, heureusement que les tauds sur le cockpit sont efficaces.

28 novembre 2015

Lever de soleil sous surveillance en arrivant à DiliC’est bien aujourd’hui les 40 ans de la déclaration de l’indépendance de la République Démocratique du Timor Leste. Après cela à l’air plutôt compliqué et ne rencontrons personne pour nous expliquer et aurons recours à Wikipédia. Ici, pas de touriste, ou alors bien tapis dans de rares ressorts climatisés entre deux plongées car il fait très très chaud. Nous décidons tout de même une journée d’excursion au hasard, avec maillot de bain au cas où nos pas nous mènent vers une source d’eau fraiche, voire une cascade ?

Après une marche d’imprégnation dans la ville, nous décidons de sauter dans un de ces petits bus qui portent tous un N°. A l’intérieur, 3 jeunes filles nous expliquent que le bus va au Timor Plaza. Cela tombe bien, nous voulions nous y rendre pour trouver un distributeur d’argent, une seule carte bleue ayant été acceptée dans l’hôtel du centre de la ville. Là, surprise nous rentrons dans un immense centre commercial. Singapour à Dili!

On y trouve tout. Un magasin avec vin rouge, blanc, Ricard, Rhum, Whisky, Baileys, à prix abordables sauf champagne, bref, et le reste, informatique, sapins de Noël, électroménager … En alimentation, un supermarché où l’on trouve même une baguette française dans son sachet marron avec une partie en cellophane, huile d’olive, produit organic du Timor, poivre, riz, curcuma, …. de la viande de porc congelée, de la féta, pas de beurre, et un magasin de jeux avec un UNO mais tout de même pas de Rumikub, un magasin de fourniture scolaire, bon, tout quoi. Et puis Timor Telecom avec ordinateur connectés à internet, et puis plein de propositions gastronomiques chinoise, malaysienne, indienne, indonésienne bien sur et des GLACES. Nous y passons la journée. Heure après heure, s’estompent notre étonnement et le perpétuel rappel à l’absence de tout ceci dans ces petites îles papoues de Louisiades qui est notre dernière référence. Surtout quand je vois d’énormes piles de cahiers. Ils nous en ont tellement demandés des cahiers Continuer la lecture