10°49S 122°41E il est 14H10, heure du bateau soit UTC+8, nous mouillons par 10 mètres de fond les deux ancres, ainsi pas de soucis sur de notre tenue. Armin est dans l’eau. Plongeon de l’avant du bateau et de suite à l’arrière, il remonte, le courant est très fort.
L’endroit est tel que nous l’attendions et nous nous baignions dans une eau telle que souhaitée depuis, depuis, depuis la Papaousie…. et de suite enlevons les pousses pieds accrochés à la coque et surtout sur le safran, surveillant tout de même les alentours. Depuis la vue de ce crocodile à Dili, la présence des requins un peu partout, on veille … et on va aller se renseigner à terre. En attendant, grattage des anodes. L’eau est claire. Armin commence l’exploration des fonds mais nous sommes tous attachés à un bout, le courant est si fort.
L’annexe est rapidement mise à l’eau. Débarquement sur la plage. C’est une plage de rêve. Le sable de corail juste légèrement granuleux et blanc un peu doré. Tout est parfait avec ces deux palmiers qui se détachent d’une végétation verte et basse. Un champ de coquillages s’étale sur la partie de la plage avec ses ondes de sables découvertes par la marée presque basse. Évidemment, nous sommes le seul bateau, ce que je ne précise plus car cela fait 8 semaines que nous ne voyons plus aucun voilier de notre genre, c’est à dire « yachties » comme on nous appelle dans le Pacifique.
Voilà, c’est notre première plage de rêve indonésienne. Nous sommes tous hilares et nous prenons en photos. Avec Yves, nous allons vers un
débarcadère avec quelques bateaux au mouillage. « Selamat pagi ». Je ne connais que cela pour dire bonjour, hors nous ne sommes plus le matin. Les gens sont souriants, c’est l’Indonésie. Les gens nous envoient des « Hello » comme ces deux jeunes filles en train de s’inspecter les cheveux.
Mais ces contacts sont brefs, personne ne parle anglais, on comprend juste que nous sommes les bienvenus et Jalan Jalan est une invitation à se promener. Surpris par des maisons en dur, nous découvrons un village plutôt étendu avec des maisons cossues et même des murs autour de certaines. Nous tentons des contacts linguistiques, mais rapidement, avec les mains, c’est dur de raconter le bonheur que nous avons à être arrivé dans leur île, de les remercier, de leur demander si il existe une coutume, si on peut se promener, si il y a des choses à respecter et et pourquoi et comment ces maisons si cossues … Nous remarquons évidemment beaucoup de chose et la force de ces deux femmes à porter 2 baquets pleins d’eau avec un bâton sur l’épaule nous fait déduire que l’eau courante n’est pas là dans ces maisons si élaborées.
Une femme beaucoup plus âgée porte très élégamment un tout petit sac dans sa main droite, un tasse en émail bleu avec un couvercle dans sa main gauche. Elle est vêtue d’un tissu aux couleurs douces mais un peu ternies, enveloppant le corps à partir du milieu des seins en les écrasant un peu, donc tout cela déjà bas sur le torse, et nue pieds. Son port de tête est majestueux et simple à la fois. Elle dépose sa tasse à son « mari » qui casse des morceaux de pierre pour les réduire en cailloux, accroupis à côté d’un long tas de cailloux le long du chemin. « Selamat … je ne sais pas finir mon bonjour mais cela passe. Le dit mari est adorable mais après un ballet de mains à deux, on continue avec Yves notre chemin. Je me retourne, et vois la dame de dos, avec maintenant juste son petit sac de tissu éculé à la main, tenu un peu écarté du corps, comme très précieux, d’une allure aussi belle que de face, avec un dos bien droit, les omoplates découvertes
et un bronzage impeccable. En l’écrivant je réalise qu’évidemment, son bronzage est plutôt simple à obtenir, et que pour penser comme cela, soit on oublie nos différences de couleurs soit on il faut beaucoup de temps pour adapter nos références ou plutôt les deux options. Puis on aperçois le puits avec de l’animation mais restons sagement sur le chemin si bien tracé du village. Nous croisons divers animaux plutôt inhabituels pour notre vu, comme cette truie grise au faciès étrange. Les maisons sont colorées, les enfants sortent des maisons à notre rencontre, mais plutôt timidement, riant sous cape, surtout les filles. Ils ne nous suivent pas et les garçons ne nous disent pas en riant « money » comme à Kupang. Et quelqu’un nous dit « Hello » mais ne s’en arrête pas là. Il parle anglais, travaille dans un resort sur l’île de Roti, fameuse pour les surfeur, et revient chez lui pour son repos. On décline son invitation à entrer dans sa maison, il cherche à savoir si on veut quelque chose de particulier. Non, rien de particulier, juste se promener et rentrer avant la nuit.
On entends des chants probablement d’une église … que nous découvrons un peu plus loin, énorme. Puis, nous retournons vers la plage, il se fait tard, le jour se termine, »Salamat sorre » c’est pour bonsoir et simple à prononcer. « Ionix », notre anglophone, nous a rejoint sur son scooter. Et de nouveaux chants nous parviennent. Mueslim ? « Yes! » réponds-t-il.. Et je lui demande si il y a plusieurs religions présentes ici. « Oui, Islam, Catholic, Protestant ». Je lui demande timidement si les maisons des musulmans sont regroupées ente elles ainsi que celle des catholiques, il me coupe la parole en riant, « NO, NO, everydody live together, it’s very peacefull here ». ….
Nous retrouverons Céline et Armin sur la plage. Ils ont fait la connaissance de nombreux coraux et poissons.
Ce matin, Yves est réveillé par le souffle d’un baleine. Oui, nous dormons tous sur le pont, que ce soit dans des hamacs, sur le fond ou les bancs du cockpit. Encore trois grands geysers, tout le monde scrute mais elle est partie la belle !