28 novembre 2015

Lever de soleil sous surveillance en arrivant à DiliC’est bien aujourd’hui les 40 ans de la déclaration de l’indépendance de la République Démocratique du Timor Leste. Après cela à l’air plutôt compliqué et ne rencontrons personne pour nous expliquer et aurons recours à Wikipédia. Ici, pas de touriste, ou alors bien tapis dans de rares ressorts climatisés entre deux plongées car il fait très très chaud. Nous décidons tout de même une journée d’excursion au hasard, avec maillot de bain au cas où nos pas nous mènent vers une source d’eau fraiche, voire une cascade ?

Après une marche d’imprégnation dans la ville, nous décidons de sauter dans un de ces petits bus qui portent tous un N°. A l’intérieur, 3 jeunes filles nous expliquent que le bus va au Timor Plaza. Cela tombe bien, nous voulions nous y rendre pour trouver un distributeur d’argent, une seule carte bleue ayant été acceptée dans l’hôtel du centre de la ville. Là, surprise nous rentrons dans un immense centre commercial. Singapour à Dili!

On y trouve tout. Un magasin avec vin rouge, blanc, Ricard, Rhum, Whisky, Baileys, à prix abordables sauf champagne, bref, et le reste, informatique, sapins de Noël, électroménager … En alimentation, un supermarché où l’on trouve même une baguette française dans son sachet marron avec une partie en cellophane, huile d’olive, produit organic du Timor, poivre, riz, curcuma, …. de la viande de porc congelée, de la féta, pas de beurre, et un magasin de jeux avec un UNO mais tout de même pas de Rumikub, un magasin de fourniture scolaire, bon, tout quoi. Et puis Timor Telecom avec ordinateur connectés à internet, et puis plein de propositions gastronomiques chinoise, malaysienne, indienne, indonésienne bien sur et des GLACES. Nous y passons la journée. Heure après heure, s’estompent notre étonnement et le perpétuel rappel à l’absence de tout ceci dans ces petites îles papoues de Louisiades qui est notre dernière référence. Surtout quand je vois d’énormes piles de cahiers. Ils nous en ont tellement demandés des cahiers, des crayons, et du sucre, du riz, ici ont trouve des sacs de 50 kilos, et du fil, du tissu, des aiguilles, des lampes torches, des hameçons ? non, pas vu de magasin de pêche !! Et puis, les vêtements des gens ici. Ils donnent tous l’impression de sortir du magasin. Cela fait bizarre, même en oubliant ceux des papous qui riment avec trous, nos habits paraissent déjà usagés. C’est un choc ce pays. Et puis, à la fin de la journée nous réalisons que cet immense centre commercial est en fait de la taille de ce que l’on trouvait il y a allez, 30 ans dans une ville de province, qu’il n’y a pas d’escalators et uniquement 2 niveaux de faibles superficies et maintenant que l’on en a fait le tour, nous rions de s’être
cru dans les monstrueux complexes de Singapour. Après nos 25 jours de vie en mer et et notre escale papoue hors civilisation pétrolisée, nos repères ont changés. Même si c’est pour peu de temps, les échelles sont toutes bouleversées. Même si tout revient vite à la normale, ces immenses décalages font partie des délices de notre voyage.

Nous repartons avec vin portuguais et autre denrées qui nous permettront de fêter nous aussi ce jour d’indépendance, étant aux premières loges, seul voilier de passage, notre arrière juste face au site de lancement du feu d’artifice qui clôture cette drôle de journée. Demain, nous irons au marché.