Padangtikar

Padangtikar, mardi 9 février 2016

Au petit jour, nous voici prêt à rentrer dans le fleuve. La bouée d’entrée marquée sur les cartes n’est pas au rendez vous. Les hauts fonds remontent loin très loin au large. 12m, 7m, 5,5m, c’est normal, il faut s’y habituer. Aucune idée de ce que l’on va
trouver. Bornéo nous fait rêver, on voulait absolument s’y arrêter. Pas de relief sinon au loin. Nous avons attendu la nuit dehors dans des conditions très inconfortables, conciliant grains de pluie et vents, fort courant nous portant au sud … Au petit jour, la récompense est là, le mouillage et le repos sont proches. Le fleuve est marron de chez marron. Nous voyons de grands bateaux mouillés qui en se rapprochant, se révèlent être des fish farm. Il doit donc y avoir du monde dans les parages.Padangtikar premiers visiteurs

Nous avons jeté notre préférence sur la côte sud de ce fleuve, qui se révèle être beaucoup plus grand qu’on ne l’imaginais. Kalimantan, anciennement nommée Bornéo, est grande, très grande. On repère des toits de maisons, on se rapproche. On se prépare à
mouiller.

Ayant évité un filet, nous voulons ensuite donner la priorité à une embarcation menée par deux personnes et tirant tout prêt d’eux 2 morceaux de bois. Nous faisons un 360° pour le laisser passer. Mais lui s’est arrêté et fait des grand signes pour nous laisser passer. A bord, il a Deni, l’un des 5 enfants de notre future très proche famille d’accueil. Comme nous attendions tout de même pour le laisser passer, il décroche ses bouts de bois, les laissent planter là, tête vers le ciel, comme cela, et arrive à notre bord. Souples, agiles, souriants, en un rien de temps ils sont tous les deux à bord. Ils veulent nous guider vers le Padangtikt premiers contactsvillage mais sommes très septiques quand aux fonds. Nous voilà avec 4 personnes à bord car un autre bateau vient de s’amarrer. Et les prises de photos commencent avec les téléphones. On donne la barre à un pêcheur, ce qui le rends très heureux. Les rires et la joie de vivre ont embarquée à 10 heures du matin pour nous accompagner pendant toute cette escale. Ce sont maintenant 3 bateaux amarrés sur notre arrière. Gros détail, il ne parlent pas anglais, mais pas du tout. Armin, lui, se dépatouille suffisamment pour échanger avec eux. Ils ont donc bien compris qu’il nous fallait un fond d’au moins. Mais là, le sondeur est à 2,4 mètres, (c’est la limite car la sonde n’est pas à la surface de l’eau mais au fond de la coque). Hops, on fait marche arrière. Ils gèrent bien leur bateaux en sautant à leur bord rapidement lors de la marche arrière. On voit que ce sont des gens de bateaux. On mouille 2 ancres, c’est de la boue, on a confiance.Padantikar Mieu que l'annexe

On sort notre gâteaux au chocolat peanuts fait maison la veille, genre brownie plutôt réussi, très appréciés par Adam, 3 ans environ. Les grands se montrent très polis et discrets tout en jetant de grands coups d’œil à l’intérieur. Tout sur le bateau les intrigue.

Le temps passe surement mais cela, on ne s’en rends plus compte. Ici, on ne compte plus rien. Aux Fiji, il y a Fiji Time ce qui est encore un programme puisqu’on en parle. Ici, on ne le compte plus, on ne le matérialise. Non seulement ces gens semblent avoir tout loisir d’aller comme ils veulent mais en plus ici, plus que partout ailleurs, on sent que le moment de faire quelque chose est toujours simplement le bon moment, c’est tout.Padangtikar selfi

Ils nous proposent de nous emmener dans leur village sur leur bateau. Aussi impensable que cela soit, on fait vite le minimum et nous voilà tous les 4 dans leur esquif. A l’intérieur, le barreur assis (on ne tient pas debout dans la cahute), Adam, 3 ans et moi. Le bruit du moteur couvre à peine le duo que nous venons d’entonner, Adam et moi. Étrange que ces sons forts et sur d’eux qui sortent de nos bouches en cœur, yeux dans les yeux. Étonnant moment de communion à deux. J’ai un copain, c’est sur.

On arrive au village. Padangtikar se dévoile. Je n’avais encore jamais vu cela. A ras de l’eau, nous devons lever nos yeux pour voir la fin des bois de palmes qui supportent des maisons, des ponts, des passages, des gens, des mobylettes, c’est un village lacustre. Le bateau s’immobilise, le bruit du moteur se stoppe, on sort.

Bonjour Padangtikar.