Un départ précipité de Jacaré car le courant de marée est très fort là bas si on ne part pas à temps. Au revoir chaleureux mais même pas d’embrassades, la passerelle est déja levée, les amarres arrières enlevées, c’est le bazard sur le pont, je rentre ce que peux en vrac à l’intérieur, tout est mouillé … on verra après. Hésitations pourtant car les conditions météo sont les pires que nous ayons vu depuis notre arrivée. Il s’agit de l’étendu des calmes, le « Pot au noir », zone autrefois maudites pour les grands voiliers qui restaient des jours encalminés avec toutes les conséquences. Chez les anglais, ce sont les « horses latitudes » car ils jetaient les chevaux à la mer pour garder l’eau à boire pour les marins. Donc, fait original, nous partons sans cap précis car nous ne savons pas encore où nous allons en destination finale ni surtout où passer au mieux cette bande de calmes redoutée et qui va loin d’est en ouest. Nous avons pensé mouiller à Fernanho de Norohna et attendre l’évolution de la météo. Mais il faisait nuit, avec de forts grains…. Nous sommes dans le laisser faire, nous attachant à avoir l’allure la plus confortable pour le bateau et nous. Notre petite vie à deux s’organise fort bien. Nous préservons notre énergie en jouant plus sur le cap que sur les voiles, moins fatiguant… un grain ? on abat et voilà ! Nous avons tout le temps devant nous. Tous les caps nous vont, nous n’en avons aucun précis. Original !