Madère est notre dernière escale, nous le savons, nous l’avons décidé.
L’île nous a enchantée, nous a séduite au point que nous avons bien failli y rester.
Presque trois mois d’escale à Madère pour intégrer l‘étrange réalité d’un retour, de la fin de notre vie de nomade sur ce bateau, notre maison depuis 12 ans.
Et c’est en famille que nous passons ces derniers instants, ce dernier cap. Elisabeth et Nicolas nous ont rejoint avec leurs enfants. Anne connaît bien notre bateau, elle y aura séjourné plus de trois mois, aves sa première grande navigation à l’âge de quatre mois. Gaële et Yanis ont 7 ans. Nous les découvrons peu à peu, avec leur étonnante vivacité.
Nous passons ainsi deux semaines à parcourir cette île avec eux. Les ballades le long des lévadas, les nombreuses fêtes, les baignades, sortie en mer, la gentillesse des gens du cru et l’histoire de Madère.
Au passage, me voilà nantie d’un nouveau nom, MamiJi. Va falloir assurer, nous allons garder Yanis trois semaines.
Mais finalement, Nicolas peut se dégager pour finir ce bout d’Atlantique avec nous et reviens au bout de quinze jours à Madère. Pour clôturer en beauté ce voyage, voilà donc le fils, le père et le grand père, trois générations d’amoureux des bateaux et de la mer. C’est un grand bonheur.
Le vent et la mer nous sourient. Une dorade accepte de se faire prendre pour honorer cette belle journée où nous filons depuis quelques heures seulement en ligne directe sur Gibraltar.
Jouer, cuisiner, manoeuvrer, regarder le coucher de soleil, avoir encore une fois l’océan pour nous sur 360°, il fait bon, le bateau marche bien toute voiles dehors et la vie est belle. Demain sera une autre histoire, à construire.
Claire.