Toujours au sud. Le vent, les orages, le courant, aucune force ne nous pousse depuis hier à franchir cette limite. A deux reprises dans les dernières 24 heures, demi tour : route au sud. Comme pour ne pas penser à ce passage qui nous éloigne de notre voyage. Comme pour bien en prendre conscience. Même si la Thaïlande nous a poussé à 8°Nord, c’est bien vite que nous avons repris la route du sud.
A Jacaré, tous ceux qui étaient allés dans le Pacifique étaient unanimes : ne jamais le quitter !
Donc voilà, quelques milles nous séparent de cette ligne invisible mais bien réelle, celle où l’on tourne le plus vite, où tout s’inverse, où le ciel dévoile des astres et constellations dans l’autre sens, montrant qu’il n’y a ni haut ni bas immuables, où tous les temps se mêlent et se des accordent. Onde tropicale, déluges passagers, saute de vent, couleurs électriques, blanches, des nuages hallucinants, nous sommes un jouet de ces éléments jusqu’à ce qu’un souffle nous fasse reprendre notre chemin et passer cette ligne. Pinacolada fabriquée avec deux ananas et deux noix de coco et du bon rhum, quelques bulles achetées au Brésil en provenance d’Europe, du guacamole sur toast, ainsi sera notre dernier hommage à cette ligne, à la mer, à cette nature, à toutes ces forces nucléaires,
électromagnétiques, gravitationnelles dont nous sommes. Ainsi va la vie. Demain, le nord, une autre histoire, plus de terre que de mer. Équateur, juste là, bientôt. Snif !
par 00°10.64 S 031° 03.50 W
Claire et Yves.