A quai

Nous voici bien à quai cette fois ci. N’ayant mis aucune nouvelle depuis bien des semaines, je pense que la fréquentation du site est passée de 300 par jour dans les pointes à zéro. Mais Thalassanté repart plus que jamais !

Quand je dis Thalassanté, ce n’est pas que le bateau. Il y a aussi notre base de l’Estaque à Marseille. Avec le départ de Tangaroa pour un très long périple … (voir le site Tangaroa). Cela devient évident que cette base soit un quai d’accueil pour les bateaux et marins du grand large. « L’ouverture par voie de mer », Sylviane, fondatrice de Thalassanté avec ma pomme est séduite par cette idée. Alors, on va se lancer ! Alors, au lieu de vous donner des news du large, je vais donner des news de ce bord de quai. Et les news d’aujourd’hui sont agitées par le vent qui s’appelle le « Labbé ». Le plus mauvais pour les bateaux où nous sommes, le sud ouest.

A très bientôt Claire le dimanche 30 novembre à 20h.

Arrivée au Forum Thalassanté Estaque Riaux

Marseille, l’Estaque, le Quai de La Lave. C’est en 36 heures que nous avons rallié Barcelone à Marseille. Pour ces derniers milles, nous, c’est Yves et moi. Nous avons failli partir à trois de Barcelone, mais heureusement, notre équipier surprise a eu l’élégance de débarquer avant de se faire piéger dans une tapette pour un morceau de pomme. La traversée est mouvementée au départ, avec un vent et des vagues de face, puis elle se fit très agréable pour devenir triste dans les derniers 60 milles. Du gris, de petits grains de pluie, un vent lunatique. Aussi, petit signe agréable avant notre arrivée, c’est dans la Baie de Marseille, dans son nord, que le ciel se dégage pour laisser apparaître la pleine lune. C’est un moment toujours aussi intense. Elle est là, pleine, belle, lumineuse ….. Dominique des « Chemins du Vent » est averti de notre arrivée, on va se mettre à son épaule (gardons un peu de vocabulaire du Québec). Tranquillement, « Thala » glisse sur l’eau au moteur, passe le phare des Riaux. Notre ami se réveille, prends nos amarres et nous invite à son bord. Il nous donne les nouvelles des derniers mois, de son été, …. Une nuit de sommeil et la famille arrive d’Antibes … nous en sommes très heureux et puis, les amis, ceux qui nous surveillent sur le site et qui peuvent faire un saut, ceux qui passent ou appellent par hasard, jusqu’au soir tard … que c’est bon un port d’attache sous une belle lune et une température de printemps. Quelqu’un nous demande si nous sommes contents d’être là. Je réponds aussitôt un « oui » spontané et devant le silence de Yves, nous sommes suspendu à sa réponse, et celui ci de dire, « pour revoir les amis, oui !  » Vous êtes les bienvenus ! et à bientôt sur ce site pour un  » retour sur le voyage en image » !

A 32 milles du quai de la Lave

Depuis deux heures, le vent faiblit. Pas d’arrivée pour ce soir au quai de La Lave à moins de beaucoup, beaucoup de vent et dans la bonne direction. Nous arriverons donc un jour de pleine lune pour 200 jours de voyage.

C’est tout rond tout cela. Nous venons de mettre en route la risée Volvo, cela va charger les batteries. Yves et moi avons parfois quelques absences. Où sommes nous ? Dans les taches qui nous attendent.

Alors, attention, restons bien là et ne nous laissons pas submerger par ce que nous avons à faire. Nous ferons, comme tout le monde, ce que nous pouvons. Et puis, il y a toutes les bonnes choses de la terre, et surtout les amis. Il est tout de même vrai que la quantité de choses à faire sur le bateau est considérable

Quelques améliorations, pose de panneaux solaires et éolienne, quelques rafraichissements, peinture de pont et ensuite, une litanie de petites choses. Tout vider, tout nettoyer, trier, réviser, organiser un peu différemment avec notre expérience des 6 lunes. Et puis, monter le programme de navigation réaliste. C’est le dernier mot qui est le plus compliqué. Organiser un Conseil d’Administration pour Thalassanté, prendre les orientations pour le Forum Thalassanté Estaque Riaux et déterminer les axes des navigations à venir.

Barcelone a été une étape improvisée très importante pour cette fin de voyage. Beaucoup de particuliers engagent leur bateau dans des aventures associatives. Ils arrivent à concilier communication globale et objectifs ciblés. Parfois, en un instant, je me surprend à rêver d’une flotte autour de la thématique santé. Chaque bateau afficherait la thématique qui lui convient la mieux, selon ses questionnements et aspirations, compétences professionelles, sensibilité, et le voyage nous amenerait à reconsidérer la façon d’aborder le sujet à la lumière des rencontres, des cultures, quelles soient scientifiques ou traditionnelles. Pour finir, voici le petit texte de présentation pour le panneau sur le quai de Barcelone : Le voilier « Thalassanté », ambassadeur de la santé autour du monde.

La santé est la responsabilité de tous. La santé n’est pas seulement l’absence de maladie, elle ne repose pas seulement sur le système de soins. L’enjeu n’est pas seulement de mobiliser les connaissacnes scientifiques et traditionelles de la médecine pour traiter les maladies, mais aussi de les utiliser pour créer les conditions environnementales, sociales, culturelles et économiques requises pour permettre à chacun de vivre bien et longtemps. La santé est fondamentalement la capacité de la vie à s’adapter à l’environnement et le développement durable est la façon dont s’exprime la nécessité d’orienter les politiques à tous les niveaux pour que l’environnement soit aussi propice à la vie que possible. Le développement durable n’a d’autre finalité que la santé.

Samedi midi. C’est l’heure de mettre le moteur en marche pour le départ

Tout est prêt, mais non, on attends. Le temps ne donne pas envie de quitter ce quai si convivial. De plus, la météo annonce des vents Est, voire Sud Est après la fin du Nord Est, alors … Conciliabules sur le quai. Avec « Fleur de Passion », « Projecte Ninam », « Halifax », « Alcyon », nous avonc implicitement décidé de partir ensemble même si nos routes divergerons rapidement. Histoire de faire un départ groupé, que cela ressemble à un début et non à une fin.. En fin d’après midi, nous nous décidons tous pour demain matin 6 heures. le pont sera ouvert.

Cela donne le temps d’aller au marché où les champignons sont arrivés en quantité. Et puis, aurevoir à « Largyalo » qui part un peu plus tard. La soirée commence sur « Halifax » et se termine sur « Halifax » où l’on nous invite à partager un délicieux poulet basquaise. Le carré de « Halifax » est chaleureux, on y parle à batons rompus, que c’est bon ces soirées bateau !

5H30, réveil, 6 heures, le ponton est un forum de têtes ensommeillées qui décident rapidement de laisser le pont se fermer, de retourner se coucher … 25 noeuds de NE dans le port, cela ne donne pas envie du tout.

11H45, les moteurs tournent, c’est le bon moment, tout se déroule tranquillement, les bateaux se suivent sauf « Fleur de Passion » qui partira plus tard. Nous tirons des bords à la voile en pestant un peu. La mer est … cabossée. Les autres remontent au moteur. Nos routes s’écartent très vite. On a l’impression d’être en flotille pour la prochaine étape. Mais non, à moins que les vents nous mènent à Roses ? le port d’attache de « Project Ninam ». Nous avons du mal à les quitter. Dans la nuit, un voilier nous arrive sur l’arrière; Yves le « reconnait » en premier. C’est « Fleur de Passion » qui fait route sur Cadaquès. Je regarde plusieurs heures durant leurs feux de route, jusqu’à ce que, youpi, le vent tourne. Cap direct sur Marseille, confortablement, tranquillement, quel soulagement ! Nous sommes à 85 milles de Marseille, le jour est levé, je vais réveiller Yves, je viens de compter, cela fait 199 jours que nous avons quitté Marseille soit plus de 6 lunes. Je crois que la 100 ème nouvelles sur le site est passée et demain, c’est la Pleine Lune. Plus de 10 000 milles parcourus, je vais mettre de l’eau à chauffer pour faire un thé à Yves et je le réveille.

Claire. le 13 octobre à 8H25 par 42°21 Nord et 4°00 Est.

Parc National du Banc d’Arguin

Encore une soirée qui commence par un apéritif sur le Quai. Mais surprise ce soir, il s’agit d’une rencontre autour d’une signature d’accord de mise en place d’aires marines protégées sur les côtes ouest africaines. Le précurseur est le Parc Régional du Banc d’Arguin créé en 1986. Discuter avec le directeur de ce parc est vraiment un enchantement. Environnement, économie, éco tourisme, un tiers de la côte de la Mauritanie est protégée. Peut être que leur site explique tout cela : www.lafiba.org

Demain le départ, enfin, en suivant la météo. Les sites de méréo font parties des sujets de discussion récurrents. Marviva nous montre sauf erreur SKIRON et nous retenons le conseil de Jean Marc, www.passageweather.com. Mais cela ne nous donne pas vraiment la fin du vent de NE. Aucun bateau n’as envie de rentrer en tirant des bords, on verra demain … Claire vendredi dépassé.

Repas à bord,

Dix à table, c’est avec la « gagne » de l’association « Participe futur » que nous avons le plaisir de passer la soirée de jeudi à bord. « Participe futur » est représentée ici avec deux voiliers : « Alcyon », ketch norvégien dessiné par Colin Acher et « Halifax », basé à Antibes, côtre français de 17 mètres en aluminium spécialement conçu pour aller dans les eaux froides.

C’est au Spitzberg que les deux bateaux se sont rencontrés. « Participe futur  » met « Alcyon » au service de la conservation du milieu marin et « Halifax » les a rejoint pour cette occasion. Annabelle, qui travaille pour l’IUCN à Malaga était de la partie hier soir. Une bonne occasion pour un savoir un peu plus sur la protection des espèces menacées et l’éampluer de l’IUCN.  Lasagnes végétariennes improvisées précédées de jambon et melon espagnol et suivi du gâteau au chocolat d’Anthony et Germaine, le classique du bord depuis les Açores Gaspé. Nous quittons tous ensemble Barcelone demain. Pour ceux qui ont envie d’en savoir plus sur ce congrès de Barcelone et l’organisateur, www.iucn.org.congress/sailing. Ne nous cherchez pas, on a été des squatters intégrés et, pour nos amis,  www.participefutur.org.

Claire et Yves à Barcelone le 10 octobre.

Une semaine à Barcelone

Le contraste avec la vie en mer des derniers mois est à son apogée. Depuis une semaine, je devrais écrire une nouvelle toutes les deux heures. Discussions, rendez vous sur les bateaux, invitations sur les bateaux de la marine italienne et du Montenegro, visite de « Tara », parade dans la baie de Barcelone dimanche, soirée d’ouverture au Musée de la Marine, réunion de présentation des associations. Continuer la lecture

Barcelone, un humanoélectrochoc

Depuis Denia, nous voici sans but, tellement nous savons que nos prétentions de navigation sont toujours interrompues par une baisse de vent qui nous ramène sur la côte au moteur, pour un mouillage ou un port espagnol. Partis de Denia, nous avons fini par mettre cap sur Barcelone sans jamais avoir envisagé parcourir ces 182 milles. Après avoir eu des vents de travers, de face, portant, de 1 à 20 noeuds, mis le génois léger pour quelques instants, et surtout voir un vent changer de 20 à 40 degrés de direction des centaines de fois par quart, bref, au final, nous avons passé 50 heures pour arriver à Barcelone. La surprise n’est pas totale, nous savons que le 4ème Congrés mondial pour la nature se déroule à Barcelone. Ayant été en contact régulier avec le voilier COLOMBUS de Jean Yves Terlain, nous savions que les bateaux invités devaient se présenter aujourd’hui. Un coup de fil à notre ami partenaire (voir Article sur Barcelone du mois d’avril) du Centre des Travaux de la Mer El Far et nous voici acceuillis aux côtés de « TARA », « WWWF-COLOMBUS » « GARLABAN ». Quel heureux acceuil nous avons ! Quel bonheur de représenter la santé dans ce rendez vous de l’environnement ! Après ces jours si calmes, avec ces vents si « ramolissants », à parler à trois personnes maximum et toujours les mêmes, nous voici d’un coup dans un relationel rempli de surprises ! C’est fantastique, que de surprises !! que je vous raconterai plus tard. Claire le 2 octobre.

Alicante

Nous arrivons à Alicante jeudi soir, avec encore assez de lumière du jour pour voir ceux que nous savions être là : les bateaux de la Volvo Race. Surprise : à flot, la réplique du bateau de Christophe Colomb et à terre, derrière elle, des conteneurs rouges sur trois étages.

Nous débarquons vite pour aller voir ces bateaux de 70 pieds qui partent début octobre pour 9 mois de périple autour du monde. Course en équipage sur des bateaux tout carbone, toutes fibres technologiques. On voit tout de suite la légèreté de ces bateaux à la façon dont ils bougent quand ils sont amarrés : ils sautillent à la moindre vaguelette. Mais avant les bateaux, nous avons admiré ces conteneurs. Un merveilleux exemple de ce que l’on peut faire avec des conteneurs et « un peu » de sous tout de même. Me sentant comme dans un « chez moi » rénové, je vois terrasse, escaliers, ouvertures, renforts pour le transport, boîte d’électricité, etc…. l’ambiance est excellente dans ce magasin de vêtement Puma qui est une merveille : par niveau, 2 rangées de 4 conteneurs 40 pieds côte à côte, soit huit par niveau, avec des décalages créant terrasses, ouvertures, espaces publics et privés, etc… Le lendemain, après avoir souhaité « bienvenue à bord » à notre nouvel équipage sous une bonne pluie, nous retournons visiter les installations. Bateaux, conteneurs, stands et tout ce qui est mis en oeuvre pour le public. Dans l’ensemble, les installations sont de qualité et offrent pas mal de divertissement : actionner un « moulin à café », embraquer un bout sur un winch (on gagne un tee shirt), monter dans une boite où une fois enfermé, un écran montrent les images les plus spectaculaires des bateaux, avec la reproduction des effets vent, son et mouvements des bateaux, « comme si vous y étiez » mais ils n’ont pas été jusqu’à nous envoyer des paquets d’eau de mer glacée. Une salle de cinéma sous bulle, etc… Des classes d’élèves partout. J’entends la voix d’une enseignante française, on discute, elle est déçue par le programme « non pédagogique » et plus commercial, rien d’adapté aux groupes et pendant les navigations, rien de prévu. Cela donne l’impression de ces opérations où l’on fait du chiffre de passage de jeunes. Elle me parle d’un atelier où ils reçoivent 200 jeunes en quatre groupes ! Que les animateurs du Forum Thalassanté ne lisent pas cela, ils seront étonnés, nous qui faisons classiquement 4 groupes pour une classe. Cette enseignante travaille dans un établissement international, elle a 10 jeunes français dans sa classe, à l’air fort dynamique … elle me donne son adresse mail et à suivre … Côté adulte, nous trouvons que ce sont partout les images « chocs » qui sont diffusées, souvent les mêmes, avec des enchaînements d’images très rapides et cela est vite lassant, limité, on aurait envie d’un angle de vue plus large … les pays étapes seront l’Afrique du Sud, l’Inde, la Chine, le Brésil, les Etat Unis, l’Europe pour finir en Russie. Nous sommes content d’avoir vu ces bateaux à flot et à terre et … ces conteneurs

Vers Alicante

Depuis notre départ avec un force 5 dans la marina d’Almérimar, nous n’avons pas touché terre, et là, c’est bien vrai. Nous avons mouillé chaque nuit, à une heure plus ou moins précoce, chaque fois après avoir pensé que les vents nous pousseraient plus loin. Aller dans une marina est certes plus confortable, mais assumer les taxes pour juste quelques heures est dommage et puis, quitte à être à quai, autant aller visiter, et là, le temps passe, passe, le vent passe sans nous alors, le mouillage incite à vite repartir et nous visitons le pays en longeant les côtes, ce qui propose un autre type de visite. La côte espagnole est très montagneuse, sombre, avec une végétation très rase s’il en est. Type désert. On y trouve soit des serres sur des étendues impressionnantes, avec des éoliennes pour alimenter électriquement en autre un désalinisateur et alimenter ainsi au goutte à goutte chaque pied de légume, où alors, des immeubles, des immeubles et des immeubles. Soit déjà construits, soit en construction. Et assez souvent, la montagne est creusée pour construire … des immeubles. La côte est aussi jalonnée de marina, avec de grandes capacités d’accueil et très bien équipées. Voilà le paysage qui défile sous nos yeux, sauf que d’un coup, un grain de pluie nous masque la côte. Au vent, il fait beau et je pense bien que le vent passe sous notre route. Et puis, d’un coup, en plein rail de cargos, le grain de vent et de pluie arrive sur nous, alors que nous tirons un bord vers le large. Carrément violent le passage, on y voit plus rien, on sait que des cargos sont très proches. Vite, on allume le radar, le groupe car nous n’avons plus assez d’électricité pour le radar. On réduit la toile, on essaie de ne pas trop perdre sur notre route, on y voit rien de rien tellement la pluie est violente, elle en écrase la mer qui s’était levée. Dommage que ce soit dans le rail de cargo, cela rend la situation peu confortable, car le spectacle est tout de même beau et les températures de l’eau et de l’air sont encore agréables. Une heure plus tard, la visibilité revient, ouf, ce soir, on dormira tranquille au mouillage, car voici encore un soir où il n’y a plus de vent !

Claire le 25 septembre.