Jeudi 5 juillet 2018

Dernier article, le 5 octobre 2017.

9 mois, évidemment, le temps d’une gestation.

Je dirais plutôt, 9 mois, le temps d’une digestion.

Les retours à terre sont toujours remplis de virage avec aucune visibilité. Nous ne sommes plus dans l’espace océanique, avec seul les éléments qui nous gouvernent.

Nous changeons de véhicule et prenons les routes tracées pour nous.

Il faut bien rester sur sa ligne, ne pas franchir la ligne blanche continue.

Sur l’autre voie, celle de gauche, celle où il ne faut pas trop aller, ce sont les souvenirs, les regrets d’être rentrés, les envies de repartir, les besoins de savoir pour demain, après demain, les pourquois …

Aujourd’hui, le bateau est à sec. Pas à sec de toile comme dans le gros mauvais temps ou comme dans le terrible manque total de vent, mais tout simplement à sec, à terre.

L’antifouling refait, les anodes changées, il restait ces belles lettres Thalassanté, tout de même bien abimées par ci et par là.

Ces belles lettres qui a valu à notre esquif le surnom de « colorfull boat » et bien, tranquillement je m’y suis attaquée hier. Contre toute attente, elles sont parties facilement, sans nul de besoin de recourir à un décapeur thermique.

Elles ont fait leur tour du monde et se laissent déposées humblement pour finir entassées dans un seau.

Aujourd’hui, nous ponçons la coque pour aller jusqu’à effacer les dernières traces laissées par les lettres envolées.

Aujourd’hui s’arrête le tour du monde du voilier Thalassanté.

30 ans pour parvenir à réaliser un rêve. Un parcours modifié certes, un contexte tout autre, mais aucun écart par rapport à l’idée première qui a fait de Thalassanté un symbole de voyage, d’aventure, de liberté, de responsabilité, de diversité, de mouvements, d’échanges, de plaisir, de rencontres ….

Jeudi 5 octobre 2017 13 heures

En entrant dans la marina de La Grande Motte nous sommes concentrés, comme à chaque entrée dans un port inconnu.

J’entends Yves parler à quelqu’un et lui dire comment as-tu su ? Et je découvre Christiane sur le quai qui agite ses bras. Que c’est sympa ! Quelle jolie surprise ils nous font la.

C’est vrai que l’on avait imaginé différents scenarios pour notre arrivée, et notamment une arrivée mercredi matin à Marseille, histoire de boucler la boucle. Notre Amandine s’est bien affairée pour alerter les amis et organiser un accueil digne d ‘un retour de tour du monde avec fiesta le soir. Mais les vents, les vents, les vents, toujours les vents décident.

Nous voilà guide à notre place et emboité dans notre espace avec l’aide d’un très agréable maitre de port.

Et Christiane et Claude montent à bord avec provision bien sûr. La suite est toute douce, vin de citron, tomates du jardin, tout le monde parle se donne des nouvelles et déguste le plaisir de ces moments partages.

C’est fait, bien fait, bien termine.

Et voilà, La Grande Motte est une agréable surprise pour nous. De longues marches matinales les pieds dans l’eau, une alimentation avec des fruits et légumes dignes de ce nom, des chantiers de bateaux, des magasins qui attendent probablement les dernières vacances avant d’hiverner, Montpellier proche, Marseille pas trop loin, l’atmosphère est tranquille et légère, tout est pour le mieux, nous sommes ravis d’être ici.

Samedi 7 octobre.

Bientôt la France.

Et c’est parti pour La Grande Motte.
Dernière nuit,
Dernier coucher de soleil,
Derniers quarts,
pas si simple mais
pour cette série de « Derniers », la pleine lune est avec nous.

Alors il faut marquer, fêter ce passage, celui de notre équateur à nous, de notre méridien à nous, de l’instant qui s’en va et nous propulse dans un ailleurs un peu inquiétant.

Nous nous y préparons depuis plusieurs mois, avec Madère qui reste notre premier sympathique sas de reconnexion. Puis Gibraltar, les vents, les attentes, les nouvelles rencontres. Le moment fatidique approche. Nous sommes confiant mais avouons le, un peu effrayes.
Alors trinquons à nous deux, à la mer, au bateau, à la vie, trinquons à tout ce monde, à ce magnifique voyage, et pour commencer au vin blanc bio de Portbou !
Puis tapas fromage de cabra et ramon tout finement coupé, poêlée de girolles de Portbou avec un peu d’ail et mousse/gâteau au chocolat classique mais au final pas si classique, délicieux ! avec touron et petit verre de Madère pour retrinquer encore.

Le soleil nous livre des couleurs orangée parfois fluo, une belle flambée pour la dernière … et patati et patata.

Les heures de nuit s’égrennent, c’est mon quart du matin et là, horreur. Je vois Yves emmitouflé, deux polaires, une veste de quart. Me voilà donc acculée à me couvrir de multiples couches. Le moral est en berne, la colère proche. Mais d’ou sort tout ce froid !
Et le soleil revient, la chaleur avec, le port approche, le vent est parti se promener ailleurs, la mer est d’huile, le moteur ronronne.

Ca y est, c’est fini, cela va finalement arriver, cela va finir, aie aie aie. Je dois trouver un symbole de passage, vite, je doit couper, je ne vais pas me lamenter tous les jours, toutes les heures, minutes. Je dois passer à autre chose, comment, quoi ???
Et l’idée du bain émerge. L’eau, me plonger dans cette eau gelée de Méditerranée, me reconnecter avec elle, avec ce continent, allez, ne pas réfléchir, faire, agir, c’est tout.
Je stoppe le moteur, Yves qui revient de l’avant pour preparer les amarres n’entends plus le moteur, pense à une panne. Vite dévêtue, je sort d’un coup devant lui et va vers la plage arrière, notre plage. Nous rions se la surprise.

Je descend le long de l’échelle de bain et là je commence à hurler. Je hurle, et hurle à fond. C’est très très froid, terriblement froid, les tropiques c’est fini, je hurle à la mort, ne retiens aucun son, vide tout. Yves est content que nous n’ayons pas de voisin.
Au bout d’un moment, je m’adapte et me sent prête à m’immerger entièrement.
Je nage un peu, fait la planche, remonte un peu sur l’échelle, le soleil chauffe la peau, cela devient presque agréable. Voilà, c’est fait. Je sors, il fait bon.
Tout est devant. Moteur.

Claire le 5 octobre, au large de la Grande Motte

Départ Portbou

Depuis ce matin nous examinons les ports qui peuvent nous recevoir. Au final, Portbou est la meilleure option pour attendre que le coup de vent tramontane/mistral passe. Programme nettoyage bateau en vue. Cadre agréable, bons tapas, marche exploratoire en vue …
Et puis, continuant à regarder les ports de la côté occitane, nous voilà leur téléphonant un à un. Tirant d’eau 3 mètres, cela limite vite. Les prix vont aussi du simple au presque triple, donc ce n’est pas rien, surtout si au final, nous y restons un jour, deux, …. une semaine…… Au final, grande surprise, La Grande Motte nous accueille. le Maître de port est formel, tout colle bien.
Pèlerinage assuré pour Yves qui y a fait un hôtel dans les années 1971 et pour moi aussi qui y ai tiré mes premiers bords en dériveur, ma mère ayant, devant une adolescente ronchonne qui ne jurait que par la montagne, décidée de m’inscrire à l’école de voile avec ma sœur !!!
Alors adieu tapas, nettoyage, marches et temps devant nous. En route moussaillons, arrivée normalement demain dans la matinée après une nuit de petit temps où les vents tourneront, retourneront … peut être nos derniers milles ….
Mercredi 4 octobre Portbou.

Portbou

Nous voici partis de Barcelone pour Marseille. Les prévisions météo nous poussent à décamper subitement. Arrivée prévue, mercredi matin à Marseille. Moins de 200 milles, une broutille.
Et nous voilà en mer, commençant à traquer les souffles d’air, leurs changements d’humeur permanents qui nous obligent à manœuvrer plus que de coutume. Fatiguant, très fatigantes ces brises légères qui viennent de droite, de gauche, devant, derrière. Et voilà qu’au petit matin, les fichiers météo se montrent plus sévères côté tramontane. Et puis, je suis fatiguée. Des quarts de 2 heures maximum pendant cette nuit, mais enfin, ce n’est plus de notre âge ! Au dodo !
Nous décidons de trouver un havre pour la nuit à venir. Nous ne pensons même plus à Marseille mais surtout à où aller. Rosas n’a plus de place, nous visons Port Vendres (merci Christelle). Et puis, Yves trouve Portbou sur sa tablette. Petite marina toujours en Espagne, à la frontière.
Nous sommes justement par son travers, Ils ont de la place, nos y croyons à peine. De loin, ce port à l’air tout petit. Ont ils bien compris que notre embarcation mesure 18 mètres de long et a un tirant d’eau de 3 mètres ?
Quelques nombreux instants plus tard, nous voici amarrés puis attablés sous un platane devant une sangria et des tapas après une marche dans la petite ville – chemin de fer.
Nous n’y croyons pas. Nous sommes toujours en Espagne. Nous dégustons ces derniers instants où tous les gens sont magnifiques. Nous ne comprenons pas ce qu’ils disent. Nous captons juste la joie de leurs rires et le reste …. qu’importe ! nous ne comprenons rien, que c’est bon !
Demain la France …. tout entendre, tout comprendre, demain.
Bonne nuit.
Portbou le 3 octobre au soir.

Nouvelle lune

Nuit de nouvelle lune. Tranquille, habitée par ces légers clapotis sur la coque, caractéristique des vents très légers qui font taire les habituels bruit dans le mât et le gréement.
Ce matin, après un lever de soleil bienfaisant, c’est une hésitation permanente du vent qui ne sait pas bien où aller, nous demandant une attention constante et des actions très fréquentes. De plus, une houle nous prive de la stabilité de la coque dont nous aurions bien besoin. Alors, quand les voiles battent trop fortement, nous diminuons la surface de la grande voile afin de protéger des forts accoups les systèmes d’accroches sur le mât. Bref nous prenons 2 ris dans la GV et les renvoyons dès que quelques nœuds de vent arrivent à nous propulser et combattre la houle.
Aussi, quand le vent, tournant régulièrement de 50 à 180 degrés, s’établit et se stabilise, c’est une impression de résurrection qui nous envahit.
Même s’il reste moins de 140 milles pour Barcelone, la route est longue quand le bateau avance à la vitesse de 2 nœuds.
20 septembre 2017-Claire et Yves.

Almérimar

Depuis Gibraltar, nous naviguons de concert avec « Kai Ohana », un voilier avec à bord 3 générations, le chien « Gandhali » et le chat « Fripouille ». Bien sympa d’avoir leurs sourires qui nous prennent les amarres, nous préviennent de la bonne façon de passer les bouées d’entrée depuis que la profondeur de la marina est passée de 6m à 3 m lors de la tempête de l’hiver dernier. L’administration de la marina nous informe que nous sommes passés ici un 20 septembre en 2008 !  C’était au retour du Québec.

Les compétences de « Jean Claude », le chef de la tribu « Kai Ohana » sont mises à notre service pour donner un diagnostic sur l’état des filtres à fuel qui comprennent de l’eau et une matière noire qui sont des « bactéries ». Yves s’affaire à démonter les filtres, tout remettre en ordre et c’est reparti. Une dose supplémentaire d’antibiotique est administrée au réservoir, mais tout cela est à surveiller de près. Il faut dire que nous sommes un cas spécial côté utilisation du moteur. Notre dernier plein date de Cape Town et il nous reste encore la moitié du réservoir, soit 250 litres.

Panne 14

14 jours d’escale imprévue sur cette Panne 14, panne des bateaux de voyage à La Linéa de la Conception, mitoyen avec la ville de Gibraltar.

Hier, D Day étant les 50 ans de leur référendum les gardant British, mais l’histoire n’est pas finie avec le Brexit ….  L’ambiance était bien là, tout le monde en blanc et rouge, musique, bières et mojito tout au long de la journée et feu d’artifice.

Sur la panne 14, les équipages s’affairent. Départ vers la Méditerranée comme nous et « Kai Ohana » qui partons pour quelques milles vers Malaga et d’autre vers Madère. « Gaia » et son équipage brésilien eux, partis depuis un moment, sont déjà à Madère.

Nous renonçons à attendre la bonne fenêtre météo qui nous poussera vers le golfe du Lion. Sauts de puce en prévision pour nous faire gagner sur l’objectif qui pour l’instant se limite à Barcelone, ce qui sera déjà bien. Vents tournants, forcissants, mollissants, changeants si fréquemment nous font reprendre contact avec la Méditerranée.

11 septembre 2017 Claire et Yves.

La vie en bateau

En bateau, des programmes nous en faisons énormément. En partant de Cadix, nous étions déterminés  : pas d’arrêt à Gibraltar. Tant que les vents nous poussent, nous continuons sur Malaga ou Almeiria. Le temps change vite dans les parages, donc ….. tout allait pour le mieux, le rocher de Gibraltar grossiit tranquillement au petit matin. Le vent est très faible. Nous sommes sous grand voile seule car, entièrement vent arrière, la voile d’avant est déventée. Le spinnaker classique n’est pas envisagé dans ces parages si fréquentés, avec un vent si variable et surtout étant seulement deux pour ses 300 mètres carré. Et puisque 2 nœuds de courant nous poussent, c’est royal !
Mais pourquoi royal d’ailleurs ! Je dirai donc …. majestueux ! mais cela ne viendrait il pas de majesté ! Décidément, comment s’exprimer en dehors des rois ! Alors je dirai … jouissif est un peu fort …. si nous avancions à 10 nœuds, cela aurait été jouissif mais là à 5 nœuds je choisi donc ….. parfait.

Gibraltar. Sixième fois que je croise ce rocher. La première fois il y a 43 ans avec la Chimère en direction de Saint Malo, la seconde fois il y a 26 ans avec le premier bateau aux couleurs de Thalassanté en direction de Marseille et ensuite avec Yves et notre maison, 4 fois.

Mais aujourd’hui, Gibraltar, pour nous, c’est « Williwaw 4 ». C’est le voilier de grands amis mais qui ne sont pas à bord. Grands, très grands amis, plus hauts que nos mâts sûrement. Depuis des années, nous attendions ce moment de mettre nos deux bateaux « à couple ». Cette année, nous y étions presque. Partant du Brésil quand ils partaient des Antilles, nous aurions pu réaliser ce souhait si nous avions choisit les Açores. Mais la route pour Madère s’étant ouverte pour nous au dernier moment ….. cela n’était pas encore arrivé. Et le bateau est bien là, tout près, mais nos amis eux sont à Marseille. Alors, ayant le réseau téléphonique, je converse par sms avec eux. Ils m’assurent que le bateau est en bonne sécurité et que notre visite n’est pas nécessaire. Et puisque le courant pousse, le vent aussi, que tout est parfait, l’envie de poursuivre est plus fort. Nous n’aurons pas réussi à mettre au moins une fois nos bateaux ensemble. Mais bon, ce sont les gens qui sont les plus important non ?

Nous arrivons maintenant à la fin de la baie qui permet de rentrer vers les ports. Je suis derrière la barre, sous pilote, à surveiller un petit cargo qui nous croise fort près sur notre babord. Des cargos, il y en a un peu partout. Certains sont mouillés, d’autres avancent à vitesse réduite, d’autre sont en route. Bref, on surveille tranquillement mais de près.
Yves dort. Il a peu dormi cette nuit, un quart de moins que moi. Cela ne lui fait donc que 3 heures de sommeil, alors je suis bien décidée à le laisser se reposer.

Vlan, un bon coup sec et voilà la Gand Voile descendue de la moitié de la hauteur du mât. En vrac. La situation est vite jaugée. La voile restante est plaquée sur le gréement. Nous sommes toujours plein vent arrière, le bateau ne change pas trop de vitesse poussé par le courant. Le cargo va bientôt être passé, il faut juste mettre le moteur qui se met en marche de l’intérieur. Je sonne le cri magique : YYYYYYYYvessssss …. qui sort tout de suite de sa couchette et lui dit « moteur » d’un ton qui exprime clairement que c’est à faire tout de suite.

Yves sort sur le pont, le cargo passe, nous virons sur son arrière, la voile est vite descendue, rangée et mettons naturellement le cap sur l’intérieur de la Baie au moment parfait pour y rentrer, car bien sur le côté pour éviter la trajectoire des monstres qui entrent et sortent sans cesse. L’avarie est mineure, plutôt drôle même car elle arrive juste au « bon moment » car 20 mn à peine plus tard, il aurait fallut revenir contre courant. Peut être même aurions nous hésité à poursuivre car il suffisait de shunter le système de « moufflage » de drisse de grand voile, nous aurions hésité, pendant ce temps le courant aurait avancé, encore plus hésité, bref, là, c’était PARFAIT. Notre première casse en 12 ans est mineure et se passe dans des conditions royales, parfaites ….

C’est en tête de mât que ce manillon s’est dévissé jusqu’à sortir, torde la manille que l’on sent nous narguer un peu. Et voilà, direction « Williwëw 4 »; Mais qui décide vraiment sur ce bateau !

Quelques au moins 20 cargos plus tard, nous arrivons à l’aire de mouillage des voiliers. Yves envisage de mouiller, remettre un manillon, monter en tête de mât, remettre en place la drisse et repartir.

Mais « Williwaw 4 » n’est plus qu’à quelques mètres de nous, la manille qui casse juste à ce moment, repartir sans se reposer, la nuit prochaine s’annonce fatigante. Les vents faibles et variables sont les plus pénibles, le trafic, le grand large est fini. Nous sommes dans le grand Port Méditerranée.
Alors direction le poste d’attente où nous nous voyons attribuer une place, panne 14, celle de notre bateau ami.
Et le voilà sous nos yeux heureux de le voir, un peu nu évidemment, nous donnant l’occasion de téléphoner à nos amis.

Tout se déroule au mieux, nous retrouvons nos marques en déambulant dans la ville, achetons quelques fruits, trouvons de délicieux tapas à « La Taberna » et ce matin, lever tôt à 9h pour poursuivre sur Almeria. Mais il faut prendre la météo. Il fait gris, frais, et bientôt la pluie arrive. Je traîne la patte. Nos adorables voisins nous donnent le code wifi. Nous leurs disons au revoir. Nous relevons un fichier météo « zygrib », confirmons la situation avec le très bon site de météorologie « windytv« . Nous pouvons avancer jusqu’à Malaga, mais probablement avec beaucoup d’heures de moteur et ensuite y être coincé pour les jours de vents d’Est en se trouvant ensuite dans une position moins favorable qu’ici pour repartir avec les vents d’ouest. Finalement, nous décidons de rester ici. Nous savons que c’est pour 3, 4, 5, 6 jours ? les fichiers nous donnent le 7 septembre. Enfin nous ne savons rien, tout peut changer, nous verrons bien.
Voilà, c’est cela la vie de bateau.

La Linéa de la Conception. Le 29 août 2017.
Claire et Yves.

Gibraltar

Après s’être laissés charmer par la ville de Cadiz, la découverte de Séville, Grenade et des mers d’oliviers …. les traces de ce qui se laisse nommer les grandes civilisations, nous, Yves et Claire, avons retrouvé notre maison, sagement amarrée au bout du ponton de la marina de Cadiz.
Le vent d’Ouest s’étant levé comme prévu, nous avons décidé de vite « s’arracher » avant que ces fichus prévisions météo ne changent d’avis et que le détroit se referme avec des vents d’Est.

Nous entrons dans le détroit de Gibraltar. 3 heures du matin, nuit remplie des petites lumières artificielles des terres, affaiblissant celles d’un ciel pourtant tout étoilé, faisant revenir la réalité, celle de la fin d’un immense voyage.

La porte des océans va bientôt se refermer, C’est l’entrée dans la Méditerranée.
Beaucoup de temps, six ans,
Beaucoup de milles, des milliers,
Beaucoup d’images, de visages, d’émotions,
Beaucoup de chemin, vers moi, vers nous deux, vers tous, vers tout.

Nous allons devoir apprendre à vivre sans ce mouvement permanent, sans cet enivrant horizon infini avec la lumière des astres à l’infini.

Nous savons que nous allons retrouver beaucoup d’amis, retrouver leurs visages, leurs voix, leurs sourires, leurs rires.
Ce sont eux, ce sont vous qui nous aiderons à franchir joyeusement ce nouvel horizon.

Merci et à tout bientôt.